31 grandes entreprises en difficultés ont reçu l'aide de Bercy en 2022 pour se restructurer

Le Comité interministériel de restructuration de Bercy a confirmé ce lundi avoir aidé 31 grandes entreprises en 2022 en restructuration, soit un retour au niveau d'avant la pandémie de Covid-19. L'industrie française, qui représente 69% des nouvelles saisines, a été particulièrement fragilisée par l'inflation de l'énergie et des matières premières.
L'année 2022 marque la normalisation du nombre d'entreprises aidées par l'État leur restructuration.
L'année 2022 marque la normalisation du nombre d'entreprises aidées par l'État leur restructuration. (Crédits : Reuters)

En 2022, le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle) a apporté son aide à 31 entreprises. Créé en 1982, ce comité peut accompagner des entreprises de plus de 400 salariés en difficulté financière pour les aider à se transformer, dans le but de poursuivre l'activité en préservant « le maximum d'emplois ». Ce service de Bercy est récemment venu en aide à l'industriel aéronautique Latécoère ou au sous-traitant d'Orange Scopele, ou encore la renégociation de la dette de Casino.

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Les 31 nouvelles saisines en 2022 font « écho à la résistance face à l'inflation et à la guerre en Ukraine du tissu économique français », a déclaré le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Dans le détail, sur les 31 dossiers traités en 2022, 23 ont connu une « issue favorable » (pour 35.529 emplois), 7 sont encore en cours de traitement et un s'est soldé par un échec.

Un retour à la normale après le covid

« Après une très forte hausse du nombre de saisines en 2020 liée aux conséquences de la crise sanitaire, l'activité du Ciri s'est normalisée depuis 2021 avec 34 nouvelles saisines en 2021 et 31 en 2022 », couvrant « plus de 53.000 emplois », a indiqué l'organisme dans son rapport d'activité 2022.

Ces volumes sont « proches du niveau constaté avant la période Covid ». En 2019, 32 entreprises avaient été aidées par l'Etat, représentant 59.884 salariés, et l'année suivante, en 2020, le Ciri avait traité 70 dossiers au début de la crise sanitaire, soit plus de 96.000 emplois. Les 31 entreprises aidées en 2022, « matérialis[ent] ainsi un retour à la normale de l'activité du comité », est-il précisé dans le rapport publié ce lundi, alors que 70 nouvelles saisines avaient eu lieu en 2020.

Augmentation des demandes d'aides

Mais, en parallèle, l'exercice 2022 marque un retour « important » des demandes d'aides de la part d'entreprises appartenant au secteur industriel, qui représentent 69% des nouvelles saisines.

« Cela s'explique notamment par leur forte exposition à l'augmentation du coût de l'énergie et des matières premières constatée dès le 1er semestre 2022 », ainsi que par la « crise des composants » qui a touché l'industrie de l'électronique et les sous-traitants automobiles et aéronautiques, analyse le Ciri. « Le secteur de la distribution et du commerce d'articles textiles demeure » également « fortement présent » (19% des nouvelles saisines), « traduisant des fortes mutations du secteur en cours depuis les 10 dernières années », a souligné le Comité.

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Quant aux entreprises du prêt-à-porter français, elles enchaînent les coups durs, entre placement en redressement judiciaire et liquidations. À l'inverse, le nombre d'entreprises du tourisme, de l'événementiel et du transport (des secteurs directement affectés par la pandémie) ayant sollicité l'organisme en 2022 « s'est logiquement fortement réduit par rapport aux deux années antérieures ».

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 18/07/2023 à 8:15
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Dumping social et argent public sont les deux mamelles de notre secteur privé. Allez les winners !

à écrit le 17/07/2023 à 19:06
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Cela pue la dépense fiscale. Au fait, quelle est la plus value que l'Agence des Participations de l'Etat retirerait de la vente des actions Peugeot devenues Stellantis? Je ne vois pas en quoi ce placement est du type stratégique?

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