
Manifester, non. Faire des achats, oui. Une délégation comprenant la Secrétaire d'Etat chargée du commerce, Martine Pinville, le préfet de police de Paris, Michel Cadot l'adjointe à la Maire de Paris, Olivia Polski, en charge elle aussi du commerce et de l'Artisanat, s'est rendue ce jeudi dans les deux grands magasins du Boulevard Haussmann (Paris IXe arrt), les Galeries Lafayette et le Printemps, en compagnie des patrons de ces derniers. Objectif : rassurer les clients potentiels, les employés et plus généralement les professionnels du commerce sur les mesures de sécurité dans les magasins.
La présence policière est particulièrement forte aux abords de ce quartier récemment classé parmi les zones touristiques internationales. "Nous avons renforcé des effectifs qui étaient déjà supérieurs à la normale" en raison de la période des achats de Noël, a précisé le préfet de Police de Paris. Ce dernier attend en outre l'arrivée de quelque 1500 militaires pour appuyer les forces de sécurité en île-de-France.
Ces mêmes effectifs se concentrent sur ces points considérés comme clé. Et n'auront pas, au moins jusqu'au 22 novembre, à surveiller de manifestations sur la voie publique puisque l'interdiction de celles-ci vient d'être prolongée en île-de-France. Le préfet de Paris Michel Cadot et ses homologues des Yvelines, de l'Essonne, du Val-D'oise, des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint Denis, ont arrêté cette décision mercredi 18 novembre La grande manifestation qui était prévue le 29 novembre en marge de la Conférence des nations unies sur le climat est annulée.
Surveillance "invisible"
Par ailleurs, les commissariats sont chargés de vérifier et de valider les niveaux de sécurité dans les cinquante plus grands magasins de la capitale. Ces dispositifs comportent une partie "visible et une partie invisible" , a précisé Pierre Pelarrey, directeur général du Printemps Haussmann.
Le plus "voyant", ce sont la fermeture d'une partie des accès, et le renforcement du personnel de sécurité, souvent des sous-traitants. Ceux-ci ne sont pas autorisés à mener des fouilles corporelles, mais vérifient les sacs des clients. L'installation de portiques de sécurité, dont il est question dans les gares, ne semble pas à l'ordre du jour. Côté "invisible", des agents en civil seront déployés à la fois à l'intérieur et aux abords des grands magasins, a-t-il été précisé.
"Je suis plus rassurée ici que dans les transports en commun ou dans la rue", confie une employée des Galeries Lafayette voisines, qui y travaille depuis plusieurs décennies. Mais dans la grande distribution, certains employés ont fait état de leur inquiétude, évoquant parfois des "droit de retrait". Dans certaines chaînes, des "cellules psychologiques" ont-elles été mises en place. C'est par exemple le cas au Printemps.
Baisse de trafic
Malgré ces messages visant aussi à rassurer les clients potentiels, ces derniers ne se bousculent pas devant les vitrines de noël. Le groupe dirigé par Paolo de Cesare évalue ainsi la baisse du trafic "à environ 30%" par rapport à une période "normale". En face, aux Galeries Lafayette, elle serait de l'ordre de 50%. Les annulations massives de réservation ou reports de voyage par certains touristes pèseront sans doute également sur la fréquentation des magasins dans la capitale en particulier.
Pour décider des éventuelles mesures économiques visant à faire face à la situation, plusieurs réunions spécifiques au commerce et au tourisme sont prévues dans le cadre de la cellule de continuité économique réactivée par Bercy. "Un première réunion a eu lieu lundi matin et je rencontrerai ce jeudi à 18 heures les représentants du commerce indépendants", a précisé Martine Pinville. Parmi les mesures déjà décidées: la suspension pendant six mois des échéances de paiement des crédits des hôteliers parisiens par Bpifrance.
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