Le gouvernement insiste sur la sécurité dans les magasins

Rassurer commerçants et consommateurs : moins d'une semaine après les attentats de Paris, c'est l'une des missions de la secrétaire d'Etat chargée du commerce Martine Pinville qui a rencontré ce jeudi des représentants des grands magasins à Paris en compagnie du préfet de Police.
Marina Torre
Les vitrines de Noël des Galeries Lafayette mettent Star Wars à l'honneur cette année. Mais ce jeudi 19 novembre, aucune foule ne se bousculait pour les observer.

Manifester, non. Faire des achats, oui. Une délégation comprenant la Secrétaire d'Etat chargée du commerce, Martine Pinville, le préfet de police de Paris, Michel Cadot l'adjointe à la Maire de Paris, Olivia Polski, en charge elle aussi du commerce et de l'Artisanat, s'est rendue ce jeudi dans les deux grands magasins du Boulevard Haussmann (Paris IXe arrt), les Galeries Lafayette et le Printemps, en compagnie des patrons de ces derniers. Objectif : rassurer les clients potentiels, les employés et plus généralement les professionnels du commerce sur les mesures de sécurité dans les magasins.

La présence policière est particulièrement forte aux abords de ce quartier récemment classé parmi les zones touristiques internationales. "Nous avons renforcé des effectifs qui étaient déjà supérieurs à la normale" en raison de la période des achats de Noël, a précisé le préfet de Police de Paris. Ce dernier attend en outre l'arrivée de quelque 1500 militaires pour appuyer les forces de sécurité en île-de-France.

Ces mêmes effectifs se concentrent sur ces points considérés comme clé. Et n'auront pas, au moins jusqu'au 22 novembre, à surveiller de manifestations sur la voie publique puisque l'interdiction de celles-ci vient d'être prolongée en île-de-France. Le préfet de Paris Michel Cadot et ses homologues des Yvelines, de l'Essonne, du Val-D'oise, des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint Denis, ont arrêté cette décision mercredi 18 novembre La grande manifestation qui était prévue le 29 novembre en marge de la Conférence des nations unies sur le climat est annulée.

Surveillance "invisible"

Par ailleurs, les commissariats sont chargés de vérifier et de valider les niveaux de sécurité dans les cinquante plus grands magasins de la capitale. Ces dispositifs comportent une partie "visible et une partie invisible" , a précisé Pierre Pelarrey, directeur général du Printemps Haussmann.

Le plus "voyant", ce sont la fermeture d'une partie des accès, et le renforcement du personnel de sécurité, souvent des sous-traitants. Ceux-ci ne sont pas autorisés à mener des fouilles corporelles, mais vérifient les sacs des clients. L'installation de portiques de sécurité, dont il est question dans les gares, ne semble pas à l'ordre du jour. Côté "invisible", des agents en civil seront déployés à la fois à l'intérieur et aux abords des grands magasins, a-t-il été précisé.

"Je suis plus rassurée ici que dans les transports en commun ou dans la rue", confie une employée des Galeries Lafayette voisines, qui y travaille depuis plusieurs décennies. Mais dans la grande distribution, certains employés ont fait état de leur inquiétude, évoquant parfois des "droit de retrait". Dans certaines chaînes, des "cellules psychologiques" ont-elles été mises en place. C'est par exemple le cas au Printemps.

Baisse de trafic

Malgré ces messages visant aussi à rassurer les clients potentiels, ces derniers ne se bousculent pas devant les vitrines de noël. Le groupe dirigé par Paolo de Cesare évalue ainsi la baisse du trafic "à environ 30%" par rapport à une période "normale". En face, aux Galeries Lafayette, elle serait de l'ordre de 50%. Les annulations massives de réservation ou reports de voyage par certains touristes pèseront sans doute également sur la fréquentation des magasins dans la capitale en particulier.

Pour décider des éventuelles mesures économiques visant à faire face à la situation, plusieurs réunions spécifiques au commerce et au tourisme sont prévues dans le cadre de la cellule de continuité économique réactivée par Bercy. "Un première réunion a eu lieu lundi matin et je rencontrerai ce jeudi à 18 heures les représentants du commerce indépendants", a précisé Martine Pinville. Parmi les mesures déjà décidées: la suspension pendant six mois des échéances de paiement des crédits des hôteliers parisiens par Bpifrance.

Au total, les mesures de sécurité prises après les attentats en France sont chiffrées à 600 millions d'euros par le ministre des Finances Michel Sapin qui s'est exprimé devant les sénateurs ce jeudi. Ce montant comprend notamment la création de 5000 postes dans la police et la gendarmerie prévue au cours des deux prochaines années.

Marina Torre

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Commentaires 5
à écrit le 20/11/2015 à 15:03
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Il s'agit de se donner bonne conscience. Quelles ont été les premières victimes au Bataclan? les vigiles et videurs physionomistes qui se trouvent devant toutes les boîtes de nuit. Le plan 'vigie pirate renforcé" et l'armée déployée dans les rues de ...

à écrit le 20/11/2015 à 8:58
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Sans sombrer dans la paranoïa il me semble quand même plus prudent d'éviter les endroits où il y beaucoup de monde ,grands magasins en particulier, l'achat sur internet a de belles perspectives....

à écrit le 20/11/2015 à 1:43
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Il faudrait commencer par éliminer le risque intérieur : quand des salariés dansent de joie lors des attentats, ils devraient être virés immédiatement... en 2001, je sais que ça c'est passé lors des événements du World Trade Centre, et ça, sur les pi...

à écrit le 19/11/2015 à 21:39
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L'ordolibéralisme de l'école autrichienne n'a pas été inventé pour rien, ceci écrit... le progrès de la méthode fut inventé avec la fête obligatoire des portes-monnaie et la pub à outrance. Dur retour à la réalité. L'excuse des attentats sera valable...

à écrit le 19/11/2015 à 15:44
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L'économie francaise va s'écrouler.

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