
[Article publié le lundi 25 septembre à 15h50, mis à jour à 19H30 avec la confirmation de la commande par Air France-KLM]
Alors qu'Air France s'apprête à souffler ses 90 bougies le 7 octobre, la compagnie française pourrait bien recevoir un sacré cadeau d'anniversaire. Selon nos informations, sa maison-mère, le groupe Air France-KLM est sur le point de passer une commande géante d'Airbus A350. L'annonce est imminente.
Interrogé cet après-midi, Air France-KLM n'avait pas encore confirmé le choix de l'avion ou les chiffres, mais cette commande porterait sur 50 appareils, selon différentes sources concordantes. Elle pourrait comprendre des A350-900 et des A350-1000.
Depuis, Air France-KLM a publié un communiqué confirmant les informations de La Tribune, à savoir « qu'il prévoit de passer une importante commande d'avions en vue de poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte long-courrier » et qu'elle « portera sur 50 Airbus A350-900 et A350-1000 ». Il apporte également quelques précisions, à savoir que cette commande ferme « sera assortie de droits d'acquisition pour 40 appareils supplémentaires » et que le calendrier de livraison sera très rapide avec un échelonnement entre 2026 et 2030.
L'A350 adoubé par Ben Smith
Ces nouveaux appareils viendront s'ajouter aux 41 exemplaires d'A350-900 déjà commandés (49 en comptabilisant les versions cargo A350F), dont 22 sont déjà en service chez Air France. Comme l'indique Air France-KLM, le groupe français pourrait bien devenir le principal opérateur d'Airbus A350 au monde avec une flotte à venir pouvant aller jusqu'à 99 exemplaires tous modèles confondus.
Les A350-900 déjà en flotte sont pour l'instant configurés en deux versions, la première mise en service avec les premiers appareils réceptionnés à partir de 2019, dotée de 324 sièges, et la deuxième, déployée depuis juillet dernier, avec 292 places.
En janvier dernier à l'occasion d'une commande de quatre A350F et de trois A350-900, Benjamin Smith, directeur général d'Air France-KLM, déclarait : « Depuis son entrée en service dans la flotte d'Air France, l'Airbus A350-900 a démontré sa fiabilité, son efficacité, et surtout sa capacité à réduire de façon très significative les émissions de CO2 et de bruit. Nous poursuivrons nos efforts de renouvellement de flotte aussi rapidement que possible afin d'offrir à nos clients la meilleure expérience possible et d'atteindre nos objectifs ambitieux en matière de décarbonation. »
Sortie en vue pour les 777-200 et les A330
Air France-KLM s'est notamment engagé à compter 64% d'avions de nouvelle génération dans sa flotte d'ici à 2028. Une partie du chemin a été fait avec les commandes moyen-courriers de soixante A220 et cent A320 NEO, mais le groupe devait accélérer sur le long-courrier. Il doit notamment remplacer ses 33 Boeing 777-200 (18 chez Air France et 15 chez KLM), dont le retrait a déjà commencé. Il y a également le renouvellement de la flotte d'A330 de première génération dans les deux compagnies du groupe : 15 A330-200 chez Air France, 11 A330-200/300 chez KLM.
Le remplacement des 59 Boeing 777-300ER, dont Air France était le client de lancement en 2004, devrait attendre encore un peu. Ainsi dans son rapport semestriel, Air France-KLM publiait en juillet dernier : « Sans remettre en cause l'objectif d'atteindre 64% d'avions nouvelle génération dans la flotte d'ici 2028, le groupe a décidé d'étendre la durée d'amortissement de sa flotte de Boeing B777-300 de 20 à 25 ans, générant une réduction de la charge d'amortissement de 41 millions d'euros sur la période close au 30 juin 2023. »
Le dimensionnement de la flotte tient ainsi aux capacités financières du groupe. Même s'il va bien mieux, Air France-KLM est encore en phase de redressement avec notamment un bilan à épurer (avec des capitaux propres encore négatifs de plus de deux milliards d'euros) et un désendettement à poursuivre avec une dette nette de près de 5 milliards d'euros. Les capacités de maintenance du groupe, pour une flotte d'A350 qui avoisinera les 100 exemplaires tous modèles confondus, ont aussi dû être prises en compte. Au début du mois, Air France-KLM et Airbus sont d'ailleurs entrés en négociations exclusives pour créer une coentreprise de maintenance pour les composants d'A350.
Le 777X mis hors-course par ses retards
Sollicité, Airbus n'a pas fait de commentaires. L'avionneur européen remporte pourtant une sacrée victoire sur Boeing qui alignait deux avions sur la compétition, le 777-9 (400 sièges en configuration tri-classes) pour remplacer les appareils les plus capacitaires et le 787-10, plus petit. Le 777-9 (issu du programme de remotorisation 777X) a été particulièrement handicapé par ses retards de développement : il n'entrera pas en service avant 2025, soit au moins cinq ans de retard.
De son côté, le 787 avait l'avantage d'être déjà en service chez Air France (dix 787-9) et KLM (treize 787-9 et dix 787-10), avec encore à venir. Mais les capacités d'emport offertes par le 787-10, même en configuration très dense avec 344 passagers comme chez KLM, restent inférieures à celles de l'A350.
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