ITA Airways, cible de Lufthansa, a subi en 2022 une perte nette de 486 millions d'euros

ITA Airways, le successeur d'Alitalia, en passe d'être racheté en partie par le groupe Lufthansa, a subi en 2022 une perte nette de 486 millions d'euros, due aux effets persistants de la pandémie et à la hausse des prix du kérosène.
Pour 2023, ITA prévoit « la poursuite d'une croissance importante du volume des recettes » grâce à l'expansion de son réseau et de sa flotte.
Pour 2023, ITA prévoit « la poursuite d'une croissance importante du volume des recettes » grâce à l'expansion de son réseau et de sa flotte. (Crédits : REMO CASILLI)

ITA Airways a bien du mal à renaître des cendres d'Alitalia, à laquelle elle a succédé en octobre 2021. En 2022, la jeune compagnie a affiché un chiffre d'affaires de 1,57 milliard d'euros et a transporté 10,1 millions de passagers, pour une perte nette de 486 millions d'euros.

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Ces résultats sont « conformes à la phase de démarrage de l'entreprise dans un environnement de marché encore faible au cours des premiers mois de l'année 2022 en raison de la persistance de la pandémie », commente le groupe. L'augmentation du coût du carburant dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et des effets de taux de change ont également pesé sur les résultats, poursuit-il.

Pour 2023, ITA prévoit « la poursuite d'une croissance importante du volume des recettes » grâce à l'expansion de son réseau et de sa flotte, ce qui devrait se traduire par une « nette amélioration » du résultat d'exploitation.  Elle dessert dans un premier temps 64 destinations, dont 10 intercontinentales, mais cherche à se renforcer sur le long-courrier.

Les négociations exclusives entre le gouvernement italien et Lufthansa ne peuvent aller au-delà du 24 avril

Rome et Lufthansa avaient ouvert fin janvier des négociations exclusives sur l'acquisition par le groupe allemand d'une participation minoritaire dans ITA Airways. Selon la presse italienne, Lufthansa convoite une part de 40%, évaluée entre 250 et 300 millions d'euros. Les négociations exclusives devraient durer au maximum 60 jours ouvrables, soit jusqu'au 24 avril, mais un accord préliminaire devrait être conclu avant cette date butoir. Le PDG de Lufthansa Carsten Spohr lorgne depuis longtemps le marché italien, « le plus important » pour le groupe « en dehors de ses marchés intérieurs et des États-Unis ».

Peu avant l'offre de Lufthansa, sa concurrente Air France-KLM - membre d'un consortium retenu par le précédent gouvernement de Mario Draghi pour la privatisation d'ITA - avait annoncé renoncer à une proposition de rachat, laissant le groupe allemand seul en piste.

Bruxelles veille au grain

Par ailleurs, Bruxelles a demandé lundi au gouvernement italien de se faire rembourser par Alitalia un prêt de 400 millions d'euros octroyé en 2019, y voyant une aide d'État « illégale ». Mais, ITA Airways, qui a démarré sans aucune dette, a été dispensée de rembourser les aides d'État perçues par Alitalia. Cela vaut également pour le prêt de 400 millions d'euros.

Il n'est donc pas certain que le gouvernement italien puisse récupérer cette somme. Il devra faire valoir sa créance, parmi de nombreuses autres, dans le cadre de la procédure d'insolvabilité d'Alitalia.

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