La direction de la SNCF refuse de modifier le calendrier des hausses de salaire

A la veille de la journée de grève interprofessionnelle de mardi 18 octobre qui va provoquer des perturbations dans les trains, notamment régionaux et en région parisienne, la direction de la SNCF a fait savoir qu'elle n'avancerait pas le calendrier des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires prévues en janvier 2023. Toutefois un geste pourrait être fait en accordant la rétroactivité des augmentations salariales à partir du 1er octobre 2022. A la SNCF, un appel à la grève a été lancé par la CGT, (premier syndicat représentatif) et Sud-Rail (troisième), pour demander des hausses de salaires, et pour protester contre les réquisitions dans le secteur de l'énergie.
Sud-Rail et la CGT ont proposé aux cheminots une grève reconductible.
Sud-Rail et la CGT ont proposé aux cheminots une grève reconductible. (Crédits : Benoit Tessier)

Deux jours après la « Marche contre la vie chère » des partis de gauche, la CGT, en pointe dans le conflit social des raffineries, FO, Solidaires, FSU ainsi que des mouvements de jeunesse, appellent les salariés de tous les secteurs à faire grève et à manifester mardi pour les salaires et contre les réquisitions dans le secteur de l'énergie. Dans les gares, il faut s'attendre à des perturbations ce mardi, notamment sur les trains régionaux et sur le réseau ferré en Ile-de-France.

D'après la direction de la SNCF, alors que le syndicat Sud-Rail, (troisième organisation représentative) a appelé les cheminots une grève reconductible, un TER et un train Intercités sur deux circuleront mardi en moyenne en France, ainsi que sur les réseaux franciliens. Les trains grandes lignes circuleront quasi-normalement, même si la SNCF s'attend à de légères perturbations sur les trains Ouigo ainsi que sur le réseau Atlantique, tout comme les liaisons France-Espagne et Eurostar.

Dans ce contexte, alors que la CGT Cheminots (premier syndicat représentatif) et Sud-Rail, réclament 400 euros nets en plus par mois, François Nogué, le DRH du groupe SNCF a dénoncé « une grève politique », à un mois des élections professionnelles qui se tiendront du 17 au 24 novembre prochain. Lors de ces élections internes au sein du groupe public ferroviaire, les salariés sont en effet appelés à élire leurs représentants syndicaux.

Les hausses de salaires prévues pour janvier pourraient être rétroactives

A la veille de la journée de grève, la direction a indiqué lundi lors d'un point presse que le calendrier des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires prévues en janvier ne sera pas modifié. Néanmoins, un geste pourrait être fait en accordant la rétroactivité des augmentations salariales sur le dernier trimestre 2022.

« J'ai annoncé aux organisations syndicales que les mesures de pouvoir d'achat qui seraient négociées en janvier prochain pourront faire l'objet d'une rétroactivité sur le quatrième trimestre 2022 en fonction de l'évolution de l'inflation », a déclaré François Nogué, le DRH du groupe SNCF.

C'est-à-dire que les hausses de salaires prévues pour janvier 2023, pourront prendre « effet à partir du 1er octobre, avec versement rétroactif », a indiqué le DRH de la  SNCF qui a rappelé travailler depuis le début de l'année avec les syndicats sur des mesures en faveur du pouvoir d'achat des cheminots. Et ce, de « manière quasi ininterrompue ».

Les cheminots ont déjà été augmentés en janvier puis en juillet 2022

François Nogué a aussi tenu à indiquer que les salaires des cheminots ont déjà été augmentés en moyenne en 2022 de l'ordre de 5,8%, en janvier puis en juillet. Le 6 juillet, la direction de la SNCF a en effet octroyé une augmentation moyenne de 3,7% pour les petits salaires et 2,2% pour les cadres à l'issue d'une journée de grève qui avait perturbé les départs en vacances d'été.

In fine, les hausses de salaire déjà accordées durant l'année correspondent « à l'inflation attendue sur l'année », soit « une enveloppe supérieure à la hausse médiane des salaires en France », a souligné François Nogué. Une enveloppe qui s'élèverait à 500 millions d'euros soit « la moitié des résultats dégagés au premier semestre 2022 », a-t-il précisé.

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La technique du « préavis dormant » condamnée par le DRH de la SNCF

Suffisant pour calmer la grogne ? Pour se déclarer en grève, la CGT et Sud-Rail auraient eu recours à des « préavis dormants », a dénoncé le DRH. « N'ayant pas le temps de déposer une alarme sociale et un préavis, ils sont allés chercher un vieux préavis de novembre 2019 qui portait sur les retraites. (...) On s'étonne de cette pratique et on la condamne », a affirmé François Nogué, alors que selon lui, « à aucun moment avant le 13 octobre au soir, la CGT n'avait évoqué la perspective d'une grève sur les salaires ». En principe, la loi sur le service minimum prévoit que les grévistes déposent une alarme sociale 15 jours avant la journée de grève, puis un préavis cinq jours avant.

La grève pourrait toutefois se prolonger. Estimant qu'il est « prématuré » de savoir comment les choses vont se passer, la direction de la SNCF anticipe encore quelques perturbations dans les transports mercredi 19 octobre. Sud-Rail et la CGT ont en effet proposé aux cheminots une grève reconductible. « On fera des assemblées générales le mardi 18 octobre un peu partout en France et on posera la question de la grève reconductible », a indiqué dimanche à l'AFP Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail, confirmant une information de BFMTV. Selon lui, « les choses vont s'éclaircir mardi, ce sera le premier test, il faut déjà qu'une grève marche bien le premier jour. Il y a des chances pour que cela reconduise assez globalement jusqu'au mercredi ».

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Interrogé sur d'éventuelles perturbations que pourrait provoquer ce mouvement sur les vacances scolaires de la Toussaint, qui débutent vendredi (du 22 octobre au 7 novembre), le syndicaliste a glissé : « La grève, ça commence mardi, les départs, c'est vendredi : il y a quelques jours de négociations » possibles pour la direction de la SNCF.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 18/10/2022 à 11:32
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Il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait un problème majeur sur une ligne de la SNCF ! Guillaume Pépy aurait du être mis en examen pour avoir laissé cette entreprise dans un tel état de délabrement. Mais aussi pour les deux accidents mortels s...

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