[article publié le 04/04/2024 à 16:34, mis à jour le 04/04/2024 à 17:50 avec une déclaration de Valérie Pécresse] C'est officiel: le gouvernement vient de trouver un accord avec les conseils régionaux, autorités organisatrices de transport, pour lancer le « Pass rail ». « Un outil simple, attractif, accessible à tous, qui engloberait au moins les Intercités et les TER voire, les transports urbains, à terme », tel que le vantait, en septembre dans La Tribune, Clément Beaune alors ministre des Transports.
Négociation au congrès des régions
Dans la foulée, le représentant du gouvernement Borne s'était rendu au congrès des régions pour négocier avec les élus concernés. Lors d'un comité Etat-régions des mobilités, Clément Beaune avait réaffirmé qu'il « serait souhaitable que [le Pass rail] commence dès l'été prochain à un prix attractif ». Avec la présidente (PS) de Régions de France et du conseil régional d'Occitanie Carole Delga, et les autres présidents de conseil régional, ils avaient convenu d'élaborer, d'ici à fin 2023, des « scénarios financiers et opérationnels ».
« Nous nous retrouverons avec des chiffres et des modèles. L'Etat assumera ses responsabilités », poursuivait Clément Beaune.
Reste qu'à l'époque, Valérie Pécresse refusait de jouer le jeu. Lors de la signature du protocole de financement d'Île-de-France Mobilités avec le même Clément Beaune, la présidente (LR) du conseil régional francilien et d'IDF Mobilités [l'autorité organisatrice] avait jugé qu'un Pass rail à 49 euros serait « radicalement impossible ».
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La région-capitale se tient toujours à l'écart du moins pour l'été 2024
C'est pourtant le prix retenu mercredi par l'actuel ministre des Transports, Patrice Vergriete, pour ce forfait permettant de voyager partout en France dans les trains régionaux et Intercités pour les moins de 27 ans. Tant est si bien que la région-capitale se tient toujours à l'écart du moins pour l'été prochain.
« On peut discuter. Il y a un problème de coût qu'il faut compenser. La densité des réseaux [franciliens] n'est pas la même », a ainsi commenté l'entourage de Valérie Pécresse, auprès de La Tribune.
Dans le cadre du Contrat de plan Etat-région (CPER) 2023-2027, la présidente de la région Île-de-France a pourtant signé avec l'Etat un volet mobilités doté de 8,4 milliards d'euros. « Certes, nous avons sécurisé les financements, mais il ne s'agit pas de les dépenser n'importe comment », rétorque ce proche de la patronne du conseil régional.
Suite à la publication de l'article, Valérie Pécresse ajoute: « On finance les JO, c'est 250 millions d'euros de coûts supplémentaires ».
La patronne des Régions de France et du conseil régional occitan regrette, elle, le retard pris.
« C'aurait été possible d'avoir la région Île-de-France, si nous avions commencé à travailler [avec le gouvernement] dès le mois de septembre. Si cela avait été anticipé et si nous nous étions mis au travail dès cet automne, nous aurions pu avoir un pass sur l'ensemble du territoire national », a ainsi réagi, dans la foulée, sur France Info, Carole Delga.
Avant de défendre sa consœur francilienne : « Nous avons une situation particulière en Île-de-France, d'abord par l'organisation des JO, mais aussi parce que le système est très dense et très compliqué techniquement et parce qu'il y a une organisation juridique différente ».
Et de conclure néanmoins : « Nous commençons à nous mettre au travail pour qu'en 2025, il y ait un pass sur tout le territoire national ».
En effet, IDF Mobilités est la seule autorité organisatrice de transport en Ile-de-France. À l'inverse, dans les autres régions, cette autorité est partagée entre les métropoles et/ou les intercommunalités et les conseils régionaux.
La liaison région-Paris comprise dans le dispositif
Du côté du gouvernement, le ministre des Transports, pionnier de la gratuité des transports en commun sur son territoire de Dunkerque, affirme à La Tribune que « ce n'était pas possible techniquement d'embarquer l'Île-de-France en 2024 ». « Trop complexe opérationnellement et plus coûteux aussi d'ailleurs », relève Patrice Vergriete.
Et de rappeler que « ça ne pose pas de souci pour les jeunes des autres régions qui doivent passer par Paris. La liaison région-Paris est comprise dans le dispositif. Le jeune devra juste acheter un ticket de métro pour changer de gare ».
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