Assurance vie : les Français acceptent un peu plus les placements risqués

En janvier, près d'un quart de la collecte en assurance vie est allé vers les compartiments à risque, les unités de compte. En 2016, c'était seulement 20%

C'est bien connu, cela relève de standards culturels, les Français n'aiment pas les placements risqués, et délaissent majoritairement la bourse. Rien à voir avec les ménages anglo-saxons, par exemple. Mais, sous la pression de leurs banquiers et assureurs, ils tendent à se convertir à des placements un peu plus audacieux. Pas directement en Bourse, mais via l'assurance vie, le placement favori des Français (39% de du patrimoine financier des ménages, selon la Banque de France, contre 35% en 2006). Voilà des mois que les conseillers bancaires et les réseaux de distribution d'assurance poussent les épargnants à laisser de côté l'assurance vie en euros (à capital garanti), qui ne rapporte plus rien, pour aller vers des unités de compte (où l'épargnant supporte le risque). Argument : le fonds en euros rapporte de moins en moins. Surtout, il embarrasse les assureurs, qui doivent investir tout nouveau placement dans des obligations au rendement famélique.

 20% seulement pour les unités de compte en 2016

Ces incitations envers les épargnants n'avaient jusqu'à maintenant eu qu'un effet limité. En 2016, les particuliers investissant en assurance vie ont encore opté dans une proportion de 80% pour les fonds en euros, par souci de sécurité. Soit, par déduction,  une proportion de 20% pour les unités de compte, en hausse par rapport aux années précédentes (c'était 13% en 2013), jugée cependant encore bien insuffisante par les assureurs. En janvier, la situation a bougé. Au lieu d'opter à hauteur de 20% seulement pour les unités de compte comme l'an passé, les épargnants ont fait grimper ce chiffre à 24%. Preuve que les choses bougent.

Bien sûr, tous les réseaux n'avancent pas à la même vitesse. Les assureurs ont pris de l'avance sur les banquiers. Ainsi, chez Axa France, 35,6% des investissements en assurance vie ont déjà eu lieu en 2016 sur des unités de compte, selon le rapport d'activité. Dans les grands réseaux bancaires, il est plus difficile de convaincre les épargnants aux moyens relativement limités de prendre des risques.

Bonne tenue de la bourse

Mais la bonne tenue relative des marchés boursiers en fin d'année, assez rassurante, et l'annonce de de rendement en nette baisse des fonds en euros pour 2016 - en moyenne, l'assurance vie garantie a rapporté moins de 2% l'an dernier- ont sans doute contribué à ce mouvement assez marqué vers les unités de compte. S'agissant de la bourse, avant la crise de 2007, les particuliers n'hésitaient pas à investir à hauteur de 25% en UC. Les assureurs veulent aller bien au-delà.

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Commentaires 4
à écrit le 25/02/2017 à 17:17
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Vous nous prenez vraiment pour des"jambons" ????

à écrit le 25/02/2017 à 8:21
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... malgré certains points "scélérats" des lois Sapin ?

à écrit le 24/02/2017 à 18:46
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"Les assureurs veulent aller bien au-delà"...Evidemment, dans le cadre des UC ils ne supportent aucun risque, et ce sont eux qui feront les plus gros profits...pour leurs actionnaires. En cas de tempête, les "assurés" eux seront rincés.

le 24/02/2017 à 22:50
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C'est exactement ça, avec en plus des frais supplémentaires quand vous achetez des UC.

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