Berlin n'est pas prêt à ouvrir la porte d'EADS au Qatar

L'émirat est intéressé par le rachat de la moitié des 15% détenus par Daimler dans le groupe aéronautique.
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Rien de neuf sous le soleil d'EADS. "Tant que Daimler est dans le capital d'EADS, il parle au nom de l'Allemagne. " Ce propos frappé au coin du bon sens d'un très bon observateur du groupe aéronautique européen sous-entend l'importance qu'il revêt pour la chancellerie alors que l'hebdomadaire "Der Spiegel" révèle samedi que le Qatar veut entrer à son capital. Angela Merkel, qui s'est beaucoup investie en 2007 pour préserver les intérêts de Berlin dans le groupe, ne sera jamais prête à lâcher du terrain aux Français. C'est elle qui a imposé la nomination d'un Allemand - en principe Tom Enders - à tête d'EADS en 2012.

La chancellerie a toujours souhaité l'entrée uniquement d'un investisseur allemand et serait prête le cas échéant à impliquer sa banque publique KfW, rappelle l'hebdomadaire " Der Spiegel". L'entrée d'un investisseur étranger, qui plus est plutôt francophile comme le Qatar, serait une réelle surprise car la question de l'équilibre des pouvoirs entre la France et l'Allemagne est un sujet très sensible au sein même des États et du groupe. Selon le magazine allemand, le Qatar souhaite acheter la moitié des 15 % mis en vente par le constructeur allemand Daimler depuis des mois et aurait entamé des négociations avec Berlin. Ainsi, des membres du gouvernement qatari ont rencontré il y a deux semaines le ministre allemand de l'Économie, Philipp Rösler, pour de premières négociations, précise "Der Spiegel".

Enjeux

Des sources au sein du ministère de l'Économie ont souligné à l'agence AFP qu'EADS était "une entreprise très attractive et que l'intérêt du Qatar le montrait " mais " l'entrée (éventuelle) d'un fonds d'État est examinée de manière particulièrement critique en raison de l'enjeu politique et technologique" lié aux activités d'EADS. Ces déclarations illustrent parfaitement la volonté de l'Allemagne de ne pas donner suite à l'intérêt du Qatar ou d'un autre investisseur étranger pour le groupe aéronautique. Même si le Qatar est déjà en Allemagne, actionnaire du groupe de BTP Hochtief , à hauteur de 9,1 %, et du constructeur automobile Porsche (10 %).

L'actionnariat et la direction d'EADS obéissent à un strict principe de parité franco-allemande. Daimler détient 15 % du capital d'EADS et 22,5 % des droits de vote. Côté français, le groupe de médias Lagardère  souhaite aussi céder sa participation de 7,5 % dans EADS. L'État français en possède également 15%.

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Commentaires 4
à écrit le 20/09/2011 à 9:37
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Mais peut-être que le Qatar (Qatar airways) achetera tout simplement Boeing suite à cette décision et contrairement à d'autres eux ils ont les moyens de payer en cash les avions!!!!

à écrit le 19/09/2011 à 10:30
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C'est une chose de permettre au Qatar ou autre pays non occidental un droit de regard à la technologie automobile, c'est une autre quant il s'agit de technologie de pointe telle que l'aéronautique et spatiale (civile et/ou militaire). Faut pas rêver ...

à écrit le 19/09/2011 à 10:04
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Si l'Europe laisse filer une partie du capital d'EADS au Qatar, nous n'avons plus besoin de cette Europe. D'ailleurs à quoi sert-elle ?

le 19/09/2011 à 15:02
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il ne s'agit pas ici de l'eurpe, mais de la France et de l'Allemagne. L'europe elle voudrait sans doute bien que les positions de la france et de l'allemagne s'affaiblissent dans le domaine aeronautioque et espace, mais pour que le controle en revien...

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