Est-ce une bonne nouvelle pour les perspectives d'inflation ? Alors que les négociations commerciales, qui s'achèvent le 31 janvier, semblaient parties pour afficher des hausses en rayon, le médiatique représentant du leader du secteur, E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc a affirmé ce lundi sur TF1 que « Les négociations se sont bien passées, les industriels français ont été plutôt corrects ».
Ce dernier parlait néanmoins uniquement des fournisseurs agro-industriels de la grande distribution réalisant moins de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires. Reste qu'il s'est voulu rassurant. « Je viens chez vous avec une vision plutôt positive de ces négociations ».
Des négociations commerciales avancées pour limiter l'inflation
Pour rappel, le gouvernement a fait voter en novembre une loi pour avancer de quelques semaines la fin de la période de négociations entre les distributeurs et leurs fournisseurs, espérant une répercussion plus rapide en rayon des baisses de certains prix de gros, huiles ou blé par exemple.
Les négociations commerciales ont lieu chaque année pour déterminer les conditions de vente (prix d'achat, place en rayon, calendrier promotionnel...) d'une large part des produits vendus en grandes surfaces, et s'achèvent habituellement au 1er mars. Mais exceptionnellement, les entreprises doivent s'entendre plus rapidement sur les conditions de vente pour 2024, d'ici ce soir pour les fournisseurs réalisant moins de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires et au plus tard le 31 janvier pour les plus gros fournisseurs.
« Il y aura des poches de baisse de prix et on va ramener l'inflation alimentaire à 2 ou 3% par an », a encore estimé Michel-Edouard Leclerc, après des hausses de prix moyennes de plus de 20% en deux ans.
Le 10 janvier, Jacques Creyssel, le représentant de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), a aussi reconnu qu'il « n'y aura pas, contrairement à ce qui a pu être dit, de baisse de prix globale généralisée ». « Globalement, il y aura sans doute une légère inflation », a-t-il ainsi affirmé sur BFM Business ce mercredi. « Il y aura des baisses de prix significatives sur beaucoup de produits, mais il y aura aussi des hausses sur d'autres, l'ensemble aboutira à quelque chose qui sera aux alentours de 0 à 3% », a-t-il encore précisé.
Les gros industriels moins flexibles
Les négociations sont traditionnellement plus tendues avec les plus gros acteurs, souvent des multinationales, et Carrefour en a donné un exemple la semaine précédente en épinglant son fournisseur PepsiCo, fabricant du célèbre soda mais aussi des chips Lay's ou du thé sucré Lipton, qu'il accuse de demander des « hausses de prix inacceptables ».
Lors d'une précédente interview, le 5 janvier, Michel-Edouard Leclerc assurait que les distributeurs, dont il est l'un des fers de lance, sont alliés pour demander aux industriels « de la déflation, de la baisse des prix, parce qu'ils se sont trop "sucrés" l'année dernière ». La grande distribution est-elle pour autant en position de force ? « C'est pas joué », a tempéré le dirigeant. « Beaucoup d'industriels demandent encore des hausses de 6 à 8%. », assure-t-il. Pour justifier cette hausse, les industriels mettraient en avant l'inflation du « prix du conditionnement », selon lui. Certains secteurs devraient connaître une baisse des prix plus rapide. « Il y a des marchés de matières premières comme celles des céréales ou du café où cela a bien baissé, a-t-il illustré. On parle du prix des pâtes, on parle du prix de la farine. »
En dehors de la question des négociations avec les industriels, Michel-Edouard Leclerc a profité de l'interview pour répondre au discounter Lidl, qui dans une publicité ce week-end l'a accusé de « comparer l'incomparable » pour se présenter comme l'enseigne la mieux disante sur le prix. « Il faut le laisser se faire plaisir comme il peut », a-t-il réagi, estimant que « Lidl a du mal à accepter qu'on l'ait détrôné sur le podium des Français » en matière de positionnement sur les prix. Le président de Lidl France Michel Biero avait comparé « des produits de marques de distributeurs avec des premiers prix, alors que ce ne sont pas des produits comparables » du point de vue de la qualité, selon lui.Leclerc tacle Lidl
(Avec AFP)
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