Inquiétude sur les taux : le CAC 40 plonge sous les 7.000 points pour la première fois en six mois

Peu avant la clôture la Bourse de Paris ce mardi, le CAC 40 est tombé en dessous des 7.000 points, avant de finir la journée un peu au-dessus. En cause, des tensions croissantes sur le marché des emprunts d’Etat suite au discours offensifs sur les taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine.
Vers 15h ce mardi, le CAC40 est passé sous la barre des 7.000, à 6.993,50 points, avant de remonter un peu au-dessus à la clôture.
Vers 15h ce mardi, le CAC40 est passé sous la barre des 7.000, à 6.993,50 points, avant de remonter un peu au-dessus à la clôture. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

[Article publié le mardi 03 octobre 2023 à 19h03 et mis à jour le mercredi 04 octobre 2023 à 07h24] Ce n'était pas arrivé depuis le 24 mars dernier après la crise bancaire provoquée par la chute et le rachat de la banque d'investissement Credit Suisse par sa grande concurrente UBS. Le CAC 40 est passé mardi sous la barre des 7.000 points, à 6.997,05 points (-1,01 %). A l'ouverture de la journée, l'indice phare de la Bourse de Paris avait pourtant démarré à 7 031,59 points.

Milan a perdu 1,32% et Londres 0,54%. Les Bourses asiatiques ont aussi enregistré des pertes importantes plus tôt. A Wall Street, le Dow Jones a reculé de 1,29%, l'indice Nasdaq a perdu 1,87% et l'indice élargi S&P 500 a cédé 1,37%.

Marché plombé par la hausse des taux obligataires

En cause, un marché plombé depuis une dizaine de jours par la montée des taux d'intérêt sur le marché obligataire. Ces derniers atteignent des plus hauts depuis 2007 pour les échéances à deux, dix et trente ans. Lors de sa dernière réunion de septembre, la Réserve fédérale américaine s'est, en effet, montrée plus ferme que ce qu'anticipaient les investisseurs. Elle a laissé présager que ses taux directeurs resteraient à des niveaux élevés en 2024, tandis que les marchés les voyaient descendre dans un avenir proche.

Même son de cloche à Francfort. La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux pour la dixième fois consécutive le 14 septembre dernier pour continuer à baisser les prix. Poursuivant son resserrement monétaire, l'institution a augmenté son taux de référence de 25 points de base. Désormais à 4%, il se situe au plus haut niveau de son histoire. Le taux de refinancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent, eux, à 4,50% et 4,75%.

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Au total, ce dernier relèvement porte à 450 points de base la hausse des taux dans la zone euro depuis plus d'un an. De quoi peser sur l'activité économique. D'autant plus qu'en juin dernier, la zone euro (les 20 pays à avoir adopté la monnaie unique) se trouvait techniquement en récession avec le recul du produit intérieur brut (PIB) sur deux trimestres consécutifs, de -0,1% d'octobre à décembre et à nouveau de -0,1% entre janvier et mars, d'après les données d'Eurostat, révisées et publiées ce jeudi 8 juin.

Même tendance observée chez d'autres places boursières ces derniers mois

Depuis le 20 septembre, le CAC 40 a perdu plus de 4,5%, tandis que dans le même temps le taux d'intérêt de la dette de l'Etat français à dix ans est passé de 3,23% à 3,48% et a signé un nouveau plus haut depuis novembre 2011. Le rendement des emprunts américains à 10 ans a été catapulté jusqu'à 4,80%, une première depuis plus de 16 ans. Le taux à 30 ans a aussi chauffé, à son plus haut depuis septembre 2007, de même que le rendement sur l'échéance à 5 ans.

Les investisseurs craignent que les taux élevés pèsent sur l'activité économique.

« Avec des taux réels (auxquels le taux d'inflation a été soustrait, NDLR) à 2,40% aux États-Unis, on s'attend à ce que l'économie finisse par décrocher au bout d'un moment », prévient Florian Allain, gérant de portefeuille à Mandarine Gestion.

La publication de chiffres sur l'emploi américain n'a pas aidé à apaiser les craintes des investisseurs : « Le rapport JOLTS (du département du Travail, ndlr) a montré que le marché de l'emploi ne s'essouffle pas », rapporte Edward Moya, analyste d'Oanda. « Cela veut dire que la Fed va continuer à se montrer restrictive », commente Florian Allain, gérant de portefeuille à Mandarine Gestion.

Toutefois, il souligne que « l'évolution du marché reste satisfaisante » sur l'année, avec une hausse de plus de 8% depuis le 1er janvier et ce malgré « la décélération économique en Europe », un rebond économique décevant en Chine, des « interrogations sur la résilience de l'économie américaine et la hausse des taux ».

« L'effet octobre » en question
Dans un rapport récent, la division recherche du gestionnaire d'actif Mirabaud group questionne ce que les analystes de marché désigne comme « l'effet octobre ». Selon celui-ci, cette théorie repose sur l'idée « que des événements négatifs graves sur le marché boursier sont susceptibles de se produire au cours du mois d'octobre ». Ce mois fait référence à la date du plus grand krach boursier de l'histoire, en octobre 1929. Selon le gestionnaire d'actifs, si certains investisseurs sont très attachés à cette théorie, au point parfois de prendre des mesures supplémentaires pour protéger leurs portefeuilles pendant ce mois, d'autres pensent que l'effet octobre est plus une superstition qu'un phénomène récurrent bien documenté sur le marché.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 04/10/2023 à 9:54
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"Quand la fructification du capital d’une nation se transforme en sous-produit de l’activité d’un casino, le travail est rarement bien fait " (Keynes)

à écrit le 04/10/2023 à 5:48
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Si le CAC est touche, C'est le commencement de l 'ajustement general. Ca va saigner. Vendez avant le clash.

à écrit le 03/10/2023 à 20:45
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Octobre est svt un mois compliqué

à écrit le 03/10/2023 à 19:17
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Mais ce n'est que le début "les enfants"!!! 😉

le 04/10/2023 à 13:03
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A suivre avec attention la baisse que j'espere me permettra comme dans les années 2000 mais également lors de la crise de 2008 faire de super achat. La bourse qui sait investir et attendre est le meilleur des placements. Par contre évitez de lire les...

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