Cryptomonnaies : la plateforme Kraken se retire du Japon suite au scandale FTX

L’entreprise américaine d’échanges et de conservation de cryptomonnaies a annoncé mercredi qu’elle n’assurerait plus ses services au Japon à partir du 31 janvier. La troisième plus grosse plateforme d’échanges estime vouloir se reconcentrer après la perte de clients qu’elle a subie, entraînée par la faillite de son ancienne concurrente FTX.
FTX emporte dans sa chute une partie de la confiance des utilisateurs de plateformes d'échanges
FTX emporte dans sa chute une partie de la confiance des utilisateurs de plateformes d'échanges (Crédits : DADO RUVIC)

La période est au repli pour les acteurs de l'écosystème crypto. Kraken, une entreprise américaine qui conserve les actifs numériques échangeables sur un réseau d'ordinateurs appelé blockchain, a annoncé son retrait du pays du soleil levant dès le 31 janvier, en raison « des conditions actuelles du marché au Japon, associées à un marché mondial de la cryptographie faible », a-t-elle expliqué dans un communiqué publié mercredi.

L'une des plus importantes plateformes d'échanges de cryptomonnaies au monde ne va donc plus desservir les clients au Japon à travers la plateforme Payward Asia. Ces clients sont invités à retirer leurs avoirs soit vers un portefeuille externe, soit en les liquidant et en les transférant en yens sur un compte en banque. La possibilité de dépôts sur les comptes cryptos sera suspendue dès le 9 janvier. Cette décision de se retirer du marché japonais « fait partie des efforts de Kraken pour mettre la priorité sur les ressources et les investissements dans des domaines mieux alignés sur (leur) stratégie et qui positionneront mieux Kraken pour un succès à long terme », a assuré la société.

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Derrière Coinbase et surtout Binance, la plateforme de San-Francisco, cotée en Bourse, gère quelque 438 millions de dollars de volume de transactions, selon les données de CoinMarketCap. Mais elle est victime d'une série de retraits massive de ses utilisateurs depuis la chute, le 11 novembre 2022, de son ex-concurrente FTX, qui bloque actuellement l'argent d'environ un million de créanciers, selon CNBC. Face à la perte de ses clients, Kraken avait déjà annoncé une réduction de 30% de ses effectifs, soit quelque 1.100 employés, il y a un mois.

Sam Bankman-Fried rattrapé par la justice

L'ex-patron de FTX, Sam Bankman-Fried dit SBF, est accusé de fraude pour avoir transféré 10 milliards de dollars de fonds de ses utilisateurs vers Alameda Research, sa société de trading, sans leur consentement. Cette deuxième société aussi créée par SBF aurait ensuite investi ces sommes dans du FTT, une cryptomonnaie qui, en novembre, a perdu plus de 80% de sa valeur en quelques jours, empêchant alors FTX de pouvoir rembourser ses utilisateurs.

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L'ancien crypto-milliardaire, qui a perdu toute sa fortune avec la mise en faillite de sa société, est actuellement assigné à résidence chez ses parents après avoir payé une caution de 250 millions d'euros. Il devrait être mis en accusation dans l'après-midi du 3 janvier 2023 devant le juge de district américain Lewis Kaplan au tribunal fédéral de Manhattan, selon en l'état des dossiers judiciaires mercredi. SBF est accusé de deux chefs d'accusation de fraude électronique et de six chefs d'accusation de conspiration, notamment pour blanchir de l'argent et commettre des violations du financement des campagnes électorales. S'il est reconnu coupable, il pourrait passer des décennies en prison.

La plateforme Binance scrutée de près

Si cette crise des cryptos vient initialement d'une fraude isolée, la défiance envers les cryptomonnaies a provoqué un bond des retraits la semaine dernière. Binance, numéro un mondial, qui détiendrait 71 milliards de dollars de fonds, a vu 3,6 milliards être retirés de sa plateforme entre les 8 et 15 décembre, selon l'analyste Nansen. Des médias affirment que les procureurs américains enquêtent toujours sur des accusations de blanchiment d'argent et des violations de sanctions internationales envers la société et son charismatique patron Changpeng Zhao, dit « CZ ».

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Ses apparitions publiques n'ont pour le moment guère réussi à calmer la nervosité ambiante. Interrogé sur la chaîne CNBC, le multi-milliardaire sino-canadien a récemment affirmé avoir « oublié » une partie importante d'un paiement de 2,1 milliards de dollars reçu l'année dernière de FTX, sous forme de « jetons » désormais sans valeur. Et le remboursement de cette somme est susceptible d'être demandé par les liquidateurs. Le fonctionnement de la plateforme, dont on ignore la localisation du siège social, et le rôle réel joué par son patron, hyper-actif sur Twitter, restent de plus opaques.

« Bien qu'il y ait des parallèles évidents avec FTX, les différences sont nombreuses, la plus notable étant que Binance ne possède pas un fond spéculatif géant », nuance Charlie Erith, dirigeant du fonds ByteTree. Binance dispose également d'environ 10 fois plus de dépôts que FTX avant la faillite, ce qui lui donne plus de marge pour absorber une hausse soudaine des retraits. De plus, pour un analyste « les fonds de capital-risque exposés aux cryptomonnaies ont pour l'instant besoin de Binance, et de ses multiples services financiers, pour assurer leurs positions ». Mais, à plus long terme, le gouvernement américain pourrait estimer qu'aucun acteur dans la crypto « n'est trop gros pour faire faillite ».

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 29/12/2022 à 12:00
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La confiance en l'oncle Sam s'erode de jour en jour, et c'est tant mieux.

à écrit le 29/12/2022 à 11:25
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Comment, Sam Bankman-Fried ruiné (100 000 dollars disponibles fin novembre selon ses déclarations), peut-il payer la caution record de 250 millions de dollars le 22 décembre ? Les journalistes de letemps.ch affirme sans chercher plus loin : "L’énor...

le 29/12/2022 à 13:13
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les veritables responsable sont ceux qui ont autorise ces machines a laver non pas les banques mais bien les dirigeants des pays d'occidents qui sont tous coupable deja un pays qui se procure sa richesse soit du monde agricol ou industriel. mai...

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