Rien ne semble arrêter le vent porteur sur les marchés actions. Ni l'alignement des marchés sur ses anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale, ni une inflation américaine plus élevée que prévu.
Certes, le fléchissement des ventes de détails aux Etats-Unis, plus importante que prévu en janvier, a redonné du lustre au scénario d'atterrissage en douceur de l'économie - « une vraie possibilité », reconnaît Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI - et permis de détendre les rendements obligataires et de porter les actifs risqués, comme les actions.
Renault et Stellantis, locomotives du jour
A Paris, ce sont les résultats des constructeurs automobiles qui ont mené la hausse de l'indice parisien, permettant au CAC 40 de toucher en séance un nouveau plus haut à 7.752 points, avant de clôturer sur un nouveau record à 7.7743,42 points, battant ainsi son précédent record de lundi dernier.
Les solides bénéfices de Renault et de Stellantis ont fait décoller le cours des actions, plus de 6 % pour le premier (+15% sur un mois) et plus de 5 % pour le second (+18% sur un mois). Pourtant, le directeur financier de Stellantis a prévenu que le groupe voyait « davantage de vents contraires que de vents porteurs ».
Cette séance de jeudi a été marquée par d'autres publications de résultats annuels importants, comme Safran qui gagne encore du terrain en Bourse compte tenu d'un résultat net en hausse de 72%, ou Pernod Ricard qui a largement rassuré le marché sur ses perspectives pour 2023-2024. Au total, cette saison de résultats annuels s'annonce plutôt encourageante à mi-parcours.
Le soutien américain
Mais c'est bien le passage du cap des 5.000 points par l'indice américain S&P 500, grâce aux bons résultats des entreprises américaines (80 % supérieurs aux attentes) qui lui a redonné un coup de tonus aux marchés actions des deux côtés de l'Atlantique, et permis au CAC 40 de commencer la semaine sur un nouveau record à 7.689,8 points à la clôture. Bref, comme le rappelle l'économiste John Plassard de la banque Mirabaud, « la hausse entretient la hausse ».
Et pourtant. Malgré ce rallye qui dure depuis la mi-octobre 2023, les investisseurs ne viennent toujours pas sur les marchés actions, préférant investir sur les marchés obligataires, notamment les moins risqués, compte tenu de rendements élevés.
Dans le cas où les flux redeviendraient positifs sur les actions, notamment européennes, les indices pourraient grimper encore plus haut, même en cas de ralentissement prolongé de la croissance en zone euro. Car, aux Etats-Unis, les actions américaines commencent à devenir chères, autour de 24 fois les bénéfices sur le S&P 500, contre une moyenne de long terme de 18 fois. En revanche, même si le CAC 40 va de record en record, sa valorisation reste toujours dans sa moyenne historique, à 13,6 fois les bénéfices, selon l'agence Bloomberg.
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