
L'enseigne Minelli, spécialisée dans la chaussure, n'échappe pas aux difficultés financières. Elle vient d'être placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille, ce jeudi 28 septembre. Cette procédure a pour objectif de « préparer la cession (du chausseur) à un nouvel actionnaire pour garantir une poursuite d'activité la plus efficace possible », a indiqué la direction à l'AFP. Elle va aussi « permettre à l'entreprise de bénéficier d'une bouffée d'oxygène financière », espère-t-elle.
Sous le coup d'une restructuration
La marque de chaussures, destinées principalement aux femmes, et d'articles de maroquinerie a été créée en 1973. Elle comptait début 2022 encore 700 salariés dans 14 pays. Elle avait été cédée début 2022 par l'ancien fleuron du textile français Vivarte (ex-groupe André) à Stéphane Collaert. Avec Laurent Portella, ce dernier avait déjà racheté au même groupe l'enseigne San Marina deux ans plus tôt. Cette dernière a fait l'objet d'une liquidation en février 2023.
Le tribunal de commerce de Marseille regrettait d'ailleurs à ce sujet qu'« aucun projet de reprise sérieux n'a pu être soutenu et (que) les dirigeants actuels n'ont pu faire aboutir leur projet d'offre de réserve, faute d'investisseur ». Résultat, 650 salariés des quelque 160 boutiques avaient été laissés sur le carreau.
À cette époque, Stéphane Collaert indiquait à La Provence que Minelli faisait l'objet d'une restructuration. Le plan prévoyait la fermeture de magasins et d'une filiale. De nombreuses boutiques ont d'ailleurs fermé un peu partout en France ces dernières semaines. « [Minelli] n'aura pas le sort de San Marina », assurait toutefois Stéphane Collaert en février, ajoutant que l'enseigne était « en bien meilleure santé financière que San Marina ».
Le prêt-à-porter à la peine
Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plusieurs mois par une violente crise. Certaines marques ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec, à la clé, le licenciement des 2.100 salariés qui avait fortement marqué les esprits. D'autres sont en redressement judiciaire, comme récemment Naf Naf, qui avait d'ailleurs déjà été placée en redressement judiciaire en mai 2020, avant d'être reprise dans la foulée par le groupe franco-turc SY, qui est toujours son actionnaire.
Autres exemples d'enseignes en difficultés : Kookaï, Gap France, André, Kaporal, Don't Call Me Jennyfer, Du Pareil au Même, Sergent Major... Ces marques bien connues des consommateurs français ont souffert d'un cocktail détonnant : pandémie, inflation, hausse des coûts de l'énergie, des matières premières, des loyers et des salaires et concurrence de la seconde main.
(Avec AFP)
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