Covid-19 : Comment la GSA a mis Galileo au service des urgences économiques de l'Europe

L'Agence du GNSS européen (GSA), qui gère la constellation Galileo, a développé une application mobile "Galileo Green Lane" pour faciliter un transit rapide des marchandises critiques (médicaments, alimentaires...) aux frontières des pays de l'Union européenne (UE).
Michel Cabirol
La constellation spatiale Galileo, via une application de gestion de trafics des camions aux frontières intérieures de l'Union européenne, s'est mise au service des intérêts économiques de l'Europe
La constellation spatiale Galileo, via une application de gestion de trafics des camions aux frontières intérieures de l'Union européenne, s'est mise au service des intérêts économiques de l'Europe (Crédits : Cnes)

La crise du Covid-19 fait bouger les lignes. Et l'Agence du GNSS européen (GSA), qui gère la constellation Galileo (système global de positionnement par satellite), a saisi l'opportunité pour montrer toute sa réactivité et son savoir-faire. En coopération avec la Commission européenne, elle a développé en seulement trois semaines une application mobile "Galileo Green Lane", aujourd'hui opérationnelle, pour faciliter un transit rapide des marchandises critiques (médicaments, alimentaires...) aux frontières des pays de l'Union européenne (UE).

Objectif de cette application, qui s'appuie sur la constellation spatiale Galileo, le système de radionavigation le plus précis au monde : fluidifier les transports de marchandises essentielles au niveau des frontières, qui ont été fermées pour la plupart, en réduisant le temps d'attente des chauffeurs routiers. Cette application facilitera la relance de l'activité économique de l'Europe. "Avec l'application Galileo Green Lane, la GSA remplit sa mission de relever les défis économiques et sociaux", estime le directeur exécutif par intérim de la GSA, Pascal Claudel.

Fluidifier l'attente aux frontières

Appelée de ses vœux par la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, cette solution mobile sécurisée, qui gérera les données de géolocalisation de façon anonyme, utilise naturellement les services de positionnement de Galileo, qui permettent de surveiller la circulation des marchandises et du fret critiques. Plus de 1,4 milliard de smartphones utilisent Galileo. Cette application, qui a deux interfaces, est conçue pour répondre aux besoins des autorités de contrôle aux frontières (douanes) et des sociétés de transport routier. "Toute manipulation des données se fait dans le respect de la réglementation européenne sur la protection des données, notamment en ce qui concerne le règlement sur la protection des données générales", assure-t-on à La Tribune.

Les entreprises de logistique peuvent mieux planifier les livraisons et, le cas échéant, diriger les conducteurs vers une frontière moins encombrée. En outre, les États peuvent notifier aux conducteurs, via l'application, s'ils seront autorisés à accéder à la voie prioritaire en fonction de leurs cargaisons. En outre, le conducteur en approche d'une frontière pourra recevoir des données statistiques du trafic.

Des start-up en renfort

Pour les services douaniers, l'application fournit une visualisation en temps réel de la situation globale de la frontière entre un pays et ses voisins. Ils fournissent quant à eux des informations régulièrement mises à jour sur la circulation des poids lourds à leurs frontières au système de gestion de données. Plusieurs pays de l'UE ont exprimé un intérêt pour utiliser l'application "Galileo Green Lane", qui a déjà été testée par la Hongrie et par la République tchèque. D'autres pays comme la France (fin mai), la Grèce, l'Italie, la Roumanie (cette semaine), l'Espagne vont commencer des tests.

Basée à Prague, la GSA s'est appuyée pour développer cette application, qui lui appartient, sur deux start-up tchèque (Foxcom) et autrichienne (Sixfold) ainsi qu'un cabinet de conseils allemand (Spacetec Partners), qui travaillent beaucoup avec les institutions européennes. Le contrat de développement et des tests a été confié à FoxCom, un petit entrepreneur de logiciels tandis que Sixfold s'est vu attribuer un contrat de gestion des données. La GSA a coordonné le projet avec le soutien de la Commission, et plus particulièrement de la Direction générale de l'industrie de la défense et de l'espace (DG DEFIS) présidée par Thierry Breton, et la Direction générale de la mobilité et des transports (DG MOVE).

Michel Cabirol

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