Fret maritime : Maersk contraint de supprimer des effectifs, après des résultats en berne

Le géant danois du transport maritime a souffert de la baisse des prix du fret dans un contexte économique mondial tendu. Le groupe va supprimer 3.500 postes supplémentaires.
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 47%, à 12,13 milliards de dollars, contre 22,8 milliards un an auparavant.
Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 47%, à 12,13 milliards de dollars, contre 22,8 milliards un an auparavant. (Crédits : JON NAZCA)

Le géant danois du transport maritime Maersk va supprimer 3.500 postes supplémentaires après l'annonce vendredi de résultats en berne liés à la baisse des prix du fret et des volumes, qui ont déçu les investisseurs. De juillet à septembre, le transporteur a en effet enregistré un bénéfice net divisé par 17, à 521 millions de dollars, après avoir réalisé pourtant une année faste en 2022.

Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 47%, à 12,13 milliards de dollars, contre 22,8 milliards un an auparavant. Peu après l'ouverture de la Bourse de Copenhague, à 09h15, le titre Maersk perdait dès lors 8,94% dans un marché étal.

« Notre secteur est confronté à une nouvelle normalité, avec une demande modérée, des prix qui reviennent à des niveaux historiques et une pression inflationniste sur notre base de coûts », a relevé le PDG du groupe Vincent Clerc, dans un communiqué.

Maersk a de ce fait intensifié sa restructuration. Il compte réduire ses effectifs de 3.500 postes, dont 2.500 au cours des prochains mois, et le reste jusqu'en 2024. L'effectif global sera ainsi ramené à moins de 100.000 postes, contre 110.000 début 2023. Et pour cause, Maersk a déjà supprimé quelque 6.500 postes sur les neufs premiers mois de l'année.

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Baisse des prix du fret

Déjà fin 2022, Maersk avait prévu que les taux de fret allaient baisser rapidement, et que le marché mondial de fret maritime allait être stable, voire négatif. Il faut dire qu'en 2021 et 2022, les taux de fret avaient atteint des niveaux inégalés, profitant de la désorganisation résultant de la crise sanitaire. Les transporteurs maritimes avaient dès lors engrangé des bénéfices records.

Avec la quasi fin des restrictions, et surtout le contexte géopolitique mondial qui affaiblit l'économie et joue sur l'inflation, les échanges mondiaux sont à la traîne. Résultat, c'est l'activité du commerce maritime qui en prend un coup. La demande baisse, ce qui impacte la production, et de ce fait, les prix qui baissent à leur tour.

Dans le détail, dans le domaine « Ocean », son cœur de métier, Maersk a enregistré une augmentation des volumes de 9%. La baisse des prix du fret a impacté le chiffre d'affaires, le divisant par plus de deux à 7,9 milliards de dollars, avec une contraction des prix particulièrement marquée sur les liaisons entre Asie et Europe, et Amérique du Nord et latine. Du côté de l'offre « Logistique & Services », le chiffre d'affaires s'est élevé à 3,5 milliards de dollars, contre 4,2 milliards un an auparavant. Le segment a été négativement affecté notamment par la baisse des prix, en particulier sur le marché du transport aérien et du transport routier, alors que les volumes sont globalement revenus au niveau de l'année dernière.

Enfin, le segment « terminaux » s'est aussi légèrement contracté avec un chiffre d'affaires passant de 1,1 milliard de dollars à 1 milliard sur un an du fait de la baisse de la demande de stockage suite à la décongestion mondiale après la pandémie.

Maersk baptise le premier navire au bio-méthanol

Le géant danois du transport maritime Maersk a baptisé en septembre son premier navire au monde fonctionnant au bio-méthanol, étape cruciale dans son plan stratégique pour abandonner progressivement le recours au gazole. Le groupe a dévoilé à Copenhague un modèle relativement petit, le « Laura Maersk ». Ce dernier pourra transporter quelque 2.136 conteneurs (TEU) et opérera à partir d'octobre, principalement dans la mer Baltique. Le navire a été construit en Corée du Sud par Hyundai Heavy Industries (HHI) et est équipé d'un moteur à double carburant.

« Le méthanol vert est notre combustible de prédilection (...), car il s'agit de la seule solution capable de répondre aux exigences de la neutralité » carbone, a affirmé Vincent Clerc, le PDG du fleuron de l'industrie danoise lors de l'inauguration.

Au niveau mondial, le transport maritime pollue plus que le transport aérien, selon l'Institut supérieur d'économie maritime (Isemar). Il est responsable de 2,89% des émissions de gaz à effet de serre, selon les derniers chiffres publiés par l'Organisation maritime internationale (OMI), qui entend atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.

L'armateur danois a dévoilé début 2022 un vaste plan stratégique destiné à abandonner progressivement le recours au gazole, de façon à remplir les objectifs de réduction des gaz à effet de serre fixés par l'Union européenne dans le cadre des accords de Paris. Dans cette optique, Maersk investit également dans la production de méthanol vert, faute d'offre actuellement existante sur le marché. Il a ainsi lancé fin 2022 un gigantesque projet en Espagne afin de produire cet agrocarburant.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 04/11/2023 à 8:37
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Quand je vois des pachydermes polluants et mal agiles je me dis qu'ils ont parfaitement leur place au sein de la suprématie débile néolibérale, tout est raccord !

à écrit le 03/11/2023 à 17:48
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