Automobile : Nissan relève de nouveau ses prévisions de résultats annuels, porté par des effets de change positifs

Après les avoir déjà revus à la hausse cet été, le constructeur automobile japonais a de nouveau relevé ses objectifs annuels. Nissan l’explique par des effets de change positifs liés à la chute du yen, qui gonfle ses revenus à l'étranger. Ainsi que par des ventes dynamiques, sauf en Chine. Si le marché chinois s’avère toujours compliqué, le groupe s’attend tout de même à du mieux.
Nissan vise désormais notamment un bénéfice net de 390 milliards de yens (2,4 milliards d'euros) sur l'ensemble de son exercice 2023/2024.
Nissan vise désormais notamment un bénéfice net de 390 milliards de yens (2,4 milliards d'euros) sur l'ensemble de son exercice 2023/2024. (Crédits : ANDRONIKI CHRISTODOULOU)

Pour la deuxième fois cette année, Nissan se montre optimiste sur ses résultats annuels. Le constructeur automobile japonais les a de nouveau relevés, comme annoncé ce jeudi 9 novembre, après l'avoir déjà fait en juillet. Il vise désormais un bénéfice net de 390 milliards de yens (2,4 milliards d'euros) sur l'ensemble de son exercice décalé 2023/2024 démarré le 1er avril, contre une prévision précédente de 340 milliards de yens, ce qui reviendrait à une envolée de 75,8% sur un an.

Nissan a aussi dopé son objectif de bénéfice opérationnel : il est passé de 550 à 620 milliards de yens, ce qui marquerait un bond de 64,4% sur un an. Et il s'attend maintenant à un chiffre d'affaires annuel de 13.000 milliards de yens (plus de 80 milliards d'euros au cours actuel), contre une cible de 12.600 milliards de yens auparavant, ce qui équivaudrait à une hausse de 22,7% par rapport à l'exercice 2022/2023.

Lire aussiNissan revoit à la hausse ses prévisions de résultats annuels malgré la baisse des ventes en Chine

Un bénéfice qui s'envole

Il faut dire que les derniers résultats de Nissan sont au beau fixe. Au cours de son deuxième trimestre de son exercice décalé (période entre juillet et septembre), le groupe a engrangé un bénéfice net de 190,7 milliards de yens, plus que décuplé par rapport à la même période l'an dernier, quand il avait été affecté par son retrait du marché russe.

Son bénéfice opérationnel trimestriel a, lui, plus que doublé : l'entreprise fait état d'une hausse de 127%, pour atteindre 208,1 milliards de yens (1,29 milliard d'euros). Un montant bien plus important que celui attendu par les analystes, qui tablaient sur un bénéfice de 155,9 milliards de yens selon un consensus réalisé auprès de 10 analystes par LSEG. Le chiffre d'affaires trimestriel a totalisé 3.145,7 milliards de yens (19,5 milliards d'euros), soit une hausse de 24,6% sur un an.

Le marché chinois pose toujours problème

Dans un communiqué, Nissan a en tout cas justifié ses perspectives plus optimistes par les effets de change positifs dont il a déjà profité sur son premier semestre et une anticipation de « nouvelles améliorations de ses ventes » hors Chine. Le constructeur rencontre depuis quelques mois des difficultés sur le marché de la première puissance asiatique. Ce dernier s'électrifie à grande vitesse et la concurrence des marques locales est devenue redoutable.

Lire aussiEn Chine, les ventes de voitures électriques explosent

Nissan n'est d'ailleurs pas le seul constructeur à le subir. La semaine dernière, Toyota a aussi fait état de difficultés sur le marché chinois, où le groupe a vu ses résultats fondre au premier semestre, citant les fluctuations dans les taux de change et une augmentation de ses frais de vente. En Chine, « nous sommes entrés dans une très forte concurrence en matière de prix et de ristournes, et nous constatons qu'il existe également une forte compétition pour les prix des véhicules électriques », avait indiqué le directeur financier du groupe Yoichi Miyazaki.

Les ventes des constructeurs japonais ont chuté de 19% en volume sur les neuf premiers mois de 2023, tandis que celles des marques chinoises ont bondi de 20% sur la même période, selon le site spécialisé Marklines. À l'échelle mondiale, le chinois BYD a ainsi vendu quasiment autant de véhicules entre juillet et septembre que Nissan, a rapporté le quotidien Nikkei. Mitsubishi Motors, allié de Renault et Nissan, a même carrément jeté l'éponge la semaine dernière en renonçant à sa production en Chine, qu'il avait déjà suspendue depuis mars.

Une contribution « positive » aux résultats de Renault

Le partenaire de Nissan, le français Renault, a annoncé de son côté ce jeudi que la contribution du constructeur japonais à ses propres résultats était « positive » au troisième trimestre. « Le résultat publié par Nissan en normes comptables japonaises au titre du second trimestre de son exercice fiscal 2023/2024 (période du 1er juillet au 30 septembre 2023), après retraitements IFRS, se traduira dans le résultat net du troisième trimestre 2023 de Renault Group par une contribution positive estimée à 654 millions d'euros », a précisé le groupe.

Des annonces qui interviennent au lendemain de la présentation de la nouvelle mouture de leur Alliance, engagée depuis 24 ans. Les deux constructeurs avaient annoncé en février revoir les bases de leur union née en 1999, à laquelle s'est rajouté Mitsubishi Motors en 2016. Attendue avant la fin de l'année, sa concrétisation démarre donc finalement plus tôt que prévu.

Lire aussiRenault-Nissan : coup d'envoi pour une nouvelle vie

Parmi les changements : alors que Renault détenait auparavant 43,4% de Nissan, les deux entreprises « détiennent désormais une participation croisée de 15% ». Cela signe la fin d'une longue domination du groupe français. Par ailleurs, leur centrale d'achats de pièces, qui occupait auparavant une place fondamentale au sein de l'Alliance, est en cours de dissolution. Et les deux constructeurs ont acté, au début de cette année, la fin du partage de leurs fichiers et données, à l'exception de ceux concernant des projets communs.

Certains y voient les signes d'un divorce, mais Renault et Nissan parlent plutôt d' « agilité » et soulignent que leurs collaborations vont rester nombreuses, avec notamment des projets communs en Europe, en Inde et en Amérique latine.

(Avec agences)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.