Automobile : tout ce qu'il faut savoir sur les batteries électriques

À quoi servent-elles? Qui les fabrique? Quelles sont leurs limites? Ce qu'il faut savoir sur les batteries électriques, au moment où le géant américain Tesla organise, ce mardi, son "Battery Day" (Journée de la batterie).
Malgré un marché automobile en berne en raison de la crise sanitaire, les investissements dans les batteries électriques se multiplient.
Malgré un marché automobile en berne en raison de la crise sanitaire, les investissements dans les batteries électriques se multiplient. (Crédits : Reuters)

Elles sont partout: dans nos smartphones, nos tablettes, dans les pacemakers. Mais c'est dans l'automobile, secteur en pleine transformation, que les batteries électriques représentent un réel enjeu face à la transition énergétique. Tour d'horizon des choses à savoir autour de ce type de batteries, à l'occasion du "Battery Day", une conférence organisée par Tesla qui a lieu ce mardi pour présenter les avancées en la matière.

  • Le lithium-ion, au cœur des batteries

Les batteries rechargeables de voitures électriques fonctionnent aujourd'hui avec les cellules lithium-ion.

Une telle batterie est composée de lithium, de cobalt et d'oxygène sur son électrode positive, et de graphite sur son électrode négative. Entre les deux, il y a un liquide où le lithium circule. Le mouvement des électrons et du lithium va provoquer une réaction électrique permettant de faire fonctionner un appareil ou de le recharger.

L'avantage principal du véhicule électrique, c'est "d'être plus économe en CO2 et de contribuer à la réduction de l'effet de serre", explique à l'AFP Xavier Mosquet, directeur associé senior au sein du cabinet BCG.

  • Une production dominée par l'Asie

"Aujourd'hui les grands fabricants mondiaux de batteries sont chinois, coréens et japonais", précise le spécialiste, tandis que l'Europe représente seulement 1% de la production mondiale.

La Chine, qui totalise la moitié des ventes mondiales de voitures électriques, mène la danse: le pays abrite les deux tiers des capacités mondiales de production de cellules.

Parmi les principaux fabricants mondiaux, le chinois Contemporary Amperex Technology (CATL), le japonais Panasonic ou encore le sud-coréen LG-Chem.

Tesla a lui implanté sa "Gigafactory", une énorme fabrique de batteries au lithium, au Nevada (États-Unis).

Lire aussi : Tesla : Elon Musk choisit Berlin pour installer sa GigaFactory

  • Des investissements en masse dans un marché en expansion

Malgré un marché automobile en berne en raison de la crise sanitaire, les investissements dans les batteries électriques se multiplient. Volkswagen a annoncé en mai un investissement de 1,1 milliard d'euros dans un fabricant chinois de batteries, Gotion High-Tech.

Mais l'Europe tente de percer. Bruxelles a donné en décembre dernier son feu vert à un "Airbus des batteries", avec des aides d'État de 3,2 milliards d'euros.

En France, PSA et Saft, filiale de Total, ont lancé une société conjointe (ACC) afin de produire des batteries pour véhicules électriques d'ici à 2023.

Selon BCG, le marché mondial des batteries automobiles pourrait atteindre 45 milliards d'euros en 2027, dont 20% à 30% en Europe.

  • Autonomie, environnement: les batteries ne font pas l'unanimité

Problème: il est fréquemment reproché aux batteries des voitures électriques de ne pas offrir une autonomie suffisante, comparé aux moteurs thermiques (diesel ou essence), constituant le principal frein à l'achat.

Le nombre de bornes et le temps de recharge fait également débat. La France prévoit d'atteindre 100.000 bornes en accès public fin 2021, soit un an plus tôt que prévu.

Autre point sensible: l'impact social et environnemental. L'extraction du cobalt, un des composants des batteries, "pose problème en termes de violation des droits humains", souligne auprès de l'AFP Sabine Gagnier, chargée de plaidoyer à Amnesty International.

L'ONG a mené une enquête en République démocratique du Congo, montrant que le cobalt était extrait des mines par des enfants. Or, le pays "totalise 50% des ressources au niveau mondial", ajoute-t-elle.

Les industriels s'attellent également à améliorer le recyclage de ces batteries, dont certains composants usés finissent dans les décharges.

Lire aussi : Dès 2020, les trottinettes électriques auront une filière de recyclage

  • Concurrence

La concurrence est rude pour rivaliser avec Tesla, de très loin le plus médiatique acteur du secteur. Le groupe américain General Motors a dévoilé en mars sa batterie Ultium, qui pourrait permettre à un véhicule de parcourir jusqu'à 645 kilomètres (400 miles) avec une seule recharge.

Lire aussi : Tesla devient l'entreprise la plus chère en Bourse du secteur automobile

Les batteries solides doivent également augmenter l'autonomie des véhicules, en plus de réduire les temps de recharge.

Enfin, l'hydrogène est considéré comme un moyen d'accompagner la transition énergétique en permettant de stocker à grande échelle de l'électricité et en servant de carburant dans les véhicules électriques, garantissant une meilleure autonomie que les batteries.

Lire aussi : Hydrogène vert: la France met 7 milliards sur la table pour rivaliser avec l'Allemagne

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Commentaires 4
à écrit le 23/09/2020 à 8:49
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Comme le signale Photo73, tout est en effet dans l'application de l'ex taxe sur les produits pétroliers rebaptisée opportunément taxe sur les produits énergétiques. Si les véhicules électriques se multiplient, l'état va-t-il résister à la tentation ...

à écrit le 22/09/2020 à 13:07
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"La France prévoit d'atteindre 100.000 bornes" mais vu que plusieurs types de prises 'constructeur' coexistent, il faut viser juste et connaitre l'occupation de la borne avant de s'y précipiter, car s'il faut 20min par véhicule, deux voitures devant ...

le 23/09/2020 à 9:27
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Vous inquiétez pas l'état ne va pas rester l'arme au pied, se qu'il va perdre sur la taxation des produits pétroliers il va vite le répercuter sur les nouvelles énergies, et le connaissant il va certainement en profiter pour alourdir la fiscalité en ...

à écrit le 22/09/2020 à 13:06
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"l'Europe représente seulement 1% de la production mondiale" Merci ! Et pourtant elle exprime sa détermination à fabriquer de l'hydrogène vert avec ! Merci Audiard ! Bienvenu en UERSS, empire prévu pour durer mille ans. Vite un frexit.

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