Tesla : Elon Musk débarque dans son usine allemande et qualifie les saboteurs « d'écoterroristes »

L'extravagant patron de Tesla s'est déplacé mercredi dans sa gigafactory allemande, une semaine après le sabotage de cette dernière revendiqué par un groupuscule d'extrême gauche. Elon Musk en a profité pour affirmer son soutien à ses employés et dénoncer l'action des saboteurs.
« Je suis ici pour vous soutenir », a lancé Elon Musk aux salariés réunis sur le site de son usine allemande située, sur la commune de Grünheide (Photo d'illustration, prise en mars 2018).
« Je suis ici pour vous soutenir », a lancé Elon Musk aux salariés réunis sur le site de son usine allemande située, sur la commune de Grünheide (Photo d'illustration, prise en mars 2018). (Crédits : Reuters)

Elon Musk réplique. Une semaine après le sabotage de son usine Tesla située à Grünheide, près de Berlin, le patron du constructeur est venu « soutenir » les salariés de l'usine. Le milliardaire américain, arrivé à bord de son jet privé, est en effet monté sur la scène d'une tente où étaient rassemblées entre 1.000 et 2.000 personnes, et a été accueilli par des applaudissements nourris, selon la même source.

« Je suis ici pour vous soutenir », a-t-il lancé aux salariés réunis sur le site de son usine allemande. Elon Musk devait également rencontrer au cours de la journée du 12 mars des responsables politiques locaux, selon la presse. Contactées par l'AFP, les autorités régionales n'ont pas confirmé.

Lire aussiTesla : quatre choses à savoir sur sa gigafactory berlinoise victime d'un incendie

Cette visite a aussi, et surtout, été l'occasion pour le PDG du groupe, de s'en prendre aux auteurs de l'incendie qu'il a qualifiés « d'écoterroristes » affirmant que la production de véhicules électriques participait à la protection de la planète.

Une usine privée d'électricité

Pour rappel, l'usine allemande a été la cible d'un sabotage le 5 mars dernier. Le « Vulkan Gruppe », un groupuscule d'extrême gauche, a revendiqué l'incendie d'un pylône électrique. Cet incident est probablement à l'origine de la mise à l'arrêt pendant plusieurs jours de l'usine, seul site de production de Tesla en Europe.

Le groupe a dit avoir « pour objectif de réaliser le plus grand black-out possible de la Gigafactory » du constructeur américain, selon un communiqué publié la semaine dernière sur Indymedia, plateforme des activistes d'extrême gauche. Objectif, contester le projet d'agrandissement du site de production.

Lire aussiVoitures électriques : la fin du bonus écologique coupe Tesla sur sa lancée

Le courant a toutefois été rétabli lundi dans l'usine. Cette dernière a donc pu relancer progressivement la production. « Il faudra encore un peu de temps avant que la production ne reprenne entièrement, mais les premiers pas sont faits », a assuré sur le réseau social LinkedIn le directeur de l'usine, Andre Thierig.

Ce sabotage a causé à Tesla un préjudice estimé par le groupe à plusieurs centaines de millions d'euros. Le parquet fédéral allemand a indiqué vendredi dernier s'être saisi de l'enquête sur l'incendie criminel présumé du système d'alimentation électrique. L'enquête est fondée sur « des soupçons préliminaires d'appartenance à une organisation terroriste (de) sabotage et d'incendie en bande organisée », a déclaré un porte-parole du parquet à Karlsruhe à l'AFP.

La « gigafactory » de Berlin occupe environ 300 hectares, sur lesquels travaillent quelque 12.000 personnes qui fabriquent le « Model Y », SUV phare de Tesla pour le marché européen. Elle a démarré sa production en 2022 après un long processus d'approbation et de construction semé d'embûches juridico-administratives.

Une action contre l'agrandissement de l'usine

Le « Vulkan Gruppe », connu des renseignements généraux allemands, avait déjà revendiqué un incendie criminel sur un chantier de Tesla en 2021. Ce groupuscule déclare s'opposer à l'agrandissement du site prévu pour permettre à terme de doubler la capacité de production de l'usine à un million de véhicules par an.

Pour rappel, Tesla espère doubler à terme la capacité de production de son usine allemande de 500.000 à un million de véhicules par an et a déposé l'été dernier une demande d'agrandissement du site à raison de 170 hectares supplémentaires. Ce projet, rejeté lors d'un vote consultatif des habitants en février, est notamment critiqué en raison de son impact sur la disponibilité en eau, sur la biodiversité et la déforestation. Mais ce vote n'est pas contraignant pour la commune.

Dimanche, plusieurs centaines de personnes ont aussi manifesté près de Berlin, en invoquant des préoccupations environnementales, contre le projet de Tesla. Les organisateurs, une coalition d'associations de protection de l'environnement, parmi lesquelles Extinction Rébellion, Nabu et Robin des Bois, ont revendiqué plus d'un millier de manifestants, les médias locaux estimant leur nombre à environ 800. Les organisateurs de la manifestation en appelaient à la sécurité de « l'approvisionnement en eau (et à) une réelle protection du climat », en protestant contre les « solutions capitalistes bidon » d'Elon Musk.

La polémique autour de son usine allemande apparaît comme une nouvelle épine dans le pied à gérer pour la firme d'Elon Musk en Europe. Pour rappel, celle-ci est empêtrée dans un conflit social en Suède. En outre, elle est ralentie côté livraisons par les attaques de cargos en mer Rouge.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 10
à écrit le 14/03/2024 à 8:14
Signaler
Ah ben alors si c'est musk qui le dit... Au fait musk c'est pas le déodorant préféré des pré-adolescents ? Ce truc bas de gamme qui sent si fort ? Criard même, ça lui va bien.

le 14/03/2024 à 9:03
Signaler
construction des bâtiments sans autorisation préalable syndicats interdit par quel miracle les autorisations sont concrétisé sans oublier le problème de l'eau pour l'usine de berlin ou la aussi des dérogations au plus haut niveau a ce niveau ...

le 14/03/2024 à 9:42
Signaler
Ca sent le piège judiciaire américain à plein nez ça, nos dirigeants européens qui sont nuls vont encore nous faire payer bien cher leur profonde nullité. "Hâte toi déclin !" Nietzsche

à écrit le 14/03/2024 à 8:09
Signaler
Bizarrement il n'est pas allé voir SES salariés dans ses locaux du Nord de l'Europe pour les "soutenir"....

à écrit le 14/03/2024 à 0:47
Signaler
Je ne veux pas se faire assujetti en continu à ce feuilleton.

à écrit le 13/03/2024 à 21:01
Signaler
Des éco-terroristes qui s'attaquent à un fabricant de voitures 100% électriques, ça semble absurde a priori. Si le patron n'était pas juif ils n'auraient même pas envisagé cette cible.

à écrit le 13/03/2024 à 20:26
Signaler
Ce que j'annonçais au moment des faits: celui qui détruit tout, exploite les ressources naturelles à outrance, rase des forêts pour bâtir ses usines accuse les autres d'être des "écoterroristes"... le monde à l'envers !

à écrit le 13/03/2024 à 16:32
Signaler
Parmi les acteurs de la tech actuels, Elon Musk est le plus brillant, le plus visionnaire et le plus dangereux. Tout ce qu'il touche se transforme en or (je n'aurais pas parié un rond sur ses idées mais elles ont fonctionnées), et il y a même des cho...

à écrit le 13/03/2024 à 16:25
Signaler
Un groupuscule dont on ne sait pas grand chose mais qui arrange bien les affaires de Mercedes - BMW - Audi - Porsche et d'autres. Qui veut voir le sol européen envahi des voitures americano chinoises? Certainement pas tous nos constructeurs nationau...

le 13/03/2024 à 17:32
Signaler
@Valbel89 Mais c’est une hypothèse audacieuse. Ces écoterroristes de gauche ne sont pas des patriotes nationaux. Pour eux, tous les capitalistes sont des ennemis, qu’ils viennent d’Allemagne, d’un autre pays européen ou des États-Unis. Ils sont pri...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.