Volkswagen table sur une baisse de la demande qui pourrait être amplifiée par...des articles de journaux

Le groupe automobile allemand a affiché des résultats solides en 2023 mais prévient que ses ventes devraient pâtir de la baisse de la demande et de la concurrence chinoise.
Le logo de Volkswagen.
Le logo de Volkswagen. (Crédits : Fabian Bimmer)

Volkswagen prépare ses actionnaires à recevoir de mauvaises nouvelles dans le futur. Le constructeur automobile allemand a présenté des résultats 2023 au-dessus des attentes ce mercredi, avec un bénéfice net de 17,9 milliards d'euros en 2023, en hausse de 13,1% sur un an, dépassant les prévisions des analystes interrogés par Factset, qui tablaient sur 15,7 milliards d'euros. Le résultat opérationnel est cependant plus mitigé puisqu'il affiche une hausse de seulement 2% sur un an, à 22,6 milliards, plombé par des effets négatifs de couvertures sur les matières premières à hauteur de 3,2 milliards d'euros. Il ressort une marge opérationnelle de 7% sur ses ventes, contre 7,9% en 2022.

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Bénéficiant d'une année porteuse, les ventes du constructeur ont, pour leur part, grimpé de 15,5% à 322,3 milliards d'euros, tirées par la hausse de 12% des livraisons de véhicules en 2023, comme annoncé dans un communiqué préliminaire début mars. C'est la première hausse des livraisons du groupe aux dix marques, après trois années consécutives de baisse notamment liée aux pénuries de composants qui ont bouleversé les chaînes de production de l'industrie automobile dans la foulée de la pandémie.

Inquiétudes sur 2024

Si 2023 est vu comme un bon crû, surtout au niveau du bénéfice net, le constructeur allemand prévient que 2024 pourrait ne pas être d'aussi bonne facture.

Volkswagen prévoit une augmentation moins forte de ses livraisons de véhicules, de seulement 3%, en raison de l'intensification de la compétition internationale, des freins sur la chaîne d'approvisionnement qui pourraient peser sur la production, selon son rapport annuel. Ces freins pourraient être « exacerbés par les conséquences du conflit Russie-Ukraine et les confrontations au Moyen-Orient, menant à une augmentation du prix des matériaux et à un déclin de la disponibilité de l'énergie », ajoute le rapport. De façon plus floue, le groupe craint aussi « une baisse de la demande, éventuellement exacerbée par les articles dans les médias ou une communication insuffisante ».

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Le chiffre d'affaires doit lui progresser « jusqu'à 5% » et la marge opérationnelle se situer entre 7 et 7,5%, alors que l'accent sera mis sur « le démarrage de nouveaux véhicules » et la « réduction des coûts », selon Arno Antlitz, directeur financier du groupe.

Une transition vers l'électrique coûteuse

Volkswagen est dans une période de transition puisqu'il a lancé, l'an dernier, un plan de transformation pour s'attaquer à la grande révolution de la voiture électrique. Il vise ainsi à réaliser 10 milliards d'économies d'ici à 2026 et une marge opérationnelle entre 9 et 11% d'ici 2030 . Le groupe prévoit notamment la suppression d'effectifs hors production pour réduire les coûts.

Ces économies lui permettront de réaliser des investissements importants dans l'électrique. Ainsi, sur les 180 milliards d'euros d'investissements prévus par le groupe entre 2023 et 2027, 122 milliards - soit les deux tiers -, seront consacrés à l'électrification et la digitalisation. Il doit notamment investir dans des usines de batteries électriques.

Le groupe compte aussi bénéficier de ses activités de logiciel avec sa filiale Cariad et de fabrication de batteries, avec PowerCo. Mais ces dernières n'ont pas encore été rentables en 2023 en raison des « investissements initiaux importants » qu'a réalisés le groupe, indique le communiqué.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 14/03/2024 à 8:06
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C'est tout à fait logique ..... on a voulu de l'électrique ..... sans réfléchir ..... on récolte le "rêve" des verts de l’Europe ....merci pour les futurs chômeurs de l'industrie automobile

à écrit le 13/03/2024 à 17:25
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La qualité de ce groupe n'est plus a la hauteur de la concurrence et lesprix beaucoup trop cher. Lesclients sont partis vers d'autres groupe comme kia, ou tesla..et ne reviendront pas. Pareil pour moi

à écrit le 13/03/2024 à 15:05
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La presse qui favorise les voitures chinoises. La bonne rigolade. Je suis en possession d'un skoda yéti 140 CV Diesel 2009 sur lequel était monté un logiciel trompeur pour limiter la polution du véhicule. Le groupe Volswagen, alors que c'est qualifié...

à écrit le 13/03/2024 à 10:31
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La concurrence chinoise, qui sied bien au patron de Mercedes (LesEchos "Le patron du constructeur allemand Mercedes ne veut pas que l'UE 'augmente les droits de douane' sur les importations de voitures chinoises, comme envisage de le faire Bruxelles....

à écrit le 13/03/2024 à 10:04
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"une baisse de la demande, éventuellement exacerbée par les articles dans les médias ou une communication insuffisante". Les gens ont moins d'argent, réalité criante d'une crise qui ne s'arrête plus, mais si les gens vont consommer moins c'est parce ...

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