Volkswagen vend toutes ses activités de Russie et quitte définitivement le pays

Après avoir suspendu la production locale après l'invasion de l'Ukraine, le constructeur automobile allemand a annoncé, ce vendredi, avoir finalisé la vente de l'ensemble de ses actifs en Russie, pays qui représentait 2,4% de ses ventes en 2020. Une vente qui comprend notamment l'usine de Kalouga, au sud-ouest de Moscou.
La Russie représentait 2,4% des ventes de Volkswagen en 2020.
La Russie représentait 2,4% des ventes de Volkswagen en 2020. (Crédits : ALY SONG)

Si comme les autres constructeurs automobiles présents en Russie, Volkswagen avait suspendu la production locale après l'invasion de l'Ukraine en lien avec les sanctions occidentales prises contre Moscou, le groupe allemand y était toujours présent. Ce ne sera désormais plus le cas. Le géant automobile a annoncé, ce vendredi, avoir finalisé la vente de l'ensemble de ses actifs en Russie, pays qui représentait 2,4% des ventes de Volkswagen en 2020. « Toutes nos activités sont vendues, nous ne sommes donc désormais plus présents en Russie », a ainsi déclaré, ce vendredi, un porte-parole de Volkswagen à l'AFP.

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La vente s'effectue auprès d'un investisseur local, le concessionnaire russe Avilon. « Le nouveau propriétaire acquerra toutes les parts des filiales russes. L'opération a été approuvée par les autorités gouvernementales russes », a indiqué un communiqué de Volkswagen qui ne précise pas le montant de la transaction. Mais, d'après le quotidien allemand Handelsblatt, Volkswagen va toucher environ 125 millions d'euros de la vente, une somme bien inférieure à la valeur réelle des actifs russes.

La vente retardée par un procès

La vente comprend notamment l'usine de Kalouga, au sud-ouest de Moscou, qui fabriquait notamment des Tiguan et des Polo et qui affichait une capacité de production annuelle de 225.000 véhicules. En plus de la vente de l'usine, la transaction comprend également « la structure d'importation, les activités de stockage et de services financiers », précise le communiqué.

Elle aurait dû se faire plus tôt, mais elle avait été retardée par un procès intenté par l'ancien partenaire de Volkswagen en Russie, Gaz, qui lui avait réclamé des dommages et intérêts pour avoir résilié l'accord de production de ses véhicules. Mais un tribunal russe a rejeté les demandes de Gaz le mois dernier. De plus, le groupe attendait la validation de la transaction par le gouvernement russe, alors que les ventes d'actifs de pays à l'origine des sanctions contre la Russie depuis la guerre sont soumises à son approbation.

Les résultats de Renault impactés par son départ de Russie

Le constructeur n'est pas le seul à avoir quitté totalement la Russie. Son concurrent allemand Mercedes-Benz avait, d'ailleurs, déjà annoncé la vente de ses actifs en Russie à un autre investisseur local en octobre dernier. C'est également le cas de Nissan, Toyota ou encore Renault, l'un des groupes étrangers les plus exposés en Russie, qui a cédé ses parts à l'entreprise publique NAMI.

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Plus précisément, Renault a cédé sa florissante filiale locale Avtovaz. Le fabricant de la marque Lada a ainsi été bradé pour un rouble symbolique aux autorités russes, assorti de la possibilité de reprendre possession de son ex-filiale pour le même montant pendant six ans (plus les investissements qu'auraient éventuellement réalisés les actionnaires publics russes). La sortie de Russie a donc été synonyme d'une baisse de chiffre d'affaires de l'ordre de 800 millions d'euros pour le constructeur français au premier trimestre. La cession d'Avtovaz a, en effet, entraîné une perte de 2,3 milliards d'euros pour le constructeur, sans compter les milliards d'euros de manque à gagner sur les années à venir.

Toutefois, si l'on ne tient pas compte du préjudice causé par le départ de Russie, Renault est parvenu à réaliser un chiffre d'affaires en hausse de près de 30% au premier trimestre, à 11,5 milliards d'euros.

De son côté, Volkswagen a enregistré une baisse de 29,9% de son bénéfice net à 4,7 milliards d'euros les trois premiers mois de l'année. Un mauvais résultat qu'il attribue à un effet comptable. Celui-ci serait lié aux opérations de couverture des matières premières. Elles avaient fortement gonflé le résultat d'exploitation l'an dernier, a expliqué le groupe dans un communiqué début mai. En revanche, le chiffre d'affaires a, lui, augmenté de 22% au premier trimestre, dopé par une reprise des ventes en Europe et en Amérique du Nord, a ajouté Volkswagen qui confirme ses objectifs pour l'année.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 19/05/2023 à 20:57
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La Chine en embuscade investira en Russie dans le but de la vassaliser un peu plus, alors qu'elle a déjà bien commencé à l'Est et tente de déstabiliser les pays d'Asie centrale. La Russie est coincée entre l'ouest et les pressions Chinoises. Elle pe...

à écrit le 19/05/2023 à 18:43
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Pas "définitivement " : pour le moment ou jusqu'à une nouvelle opportunité se présente, et en tous cas jusqu'à ce que l'hystérie collective soit retombée. L'Histoire ne s'est pas arrêtée en 1945 pour l'Allemagne. Ce sera pareil pour la Russie.

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