Zones côtières : Pascal Demurger, le patron de la MAIF, pointe le risque d’un désengagement des assureurs

RENCONTRES ÉCONOMIQUES D'AIX-EN-PROVENCE. La Tribune reçoit en direct de son studio en plein air les décideurs économiques et politiques pendant les trois jours des Rencontres d'Aix, le Davos provençal. Ce samedi, sur le plateau de La Tribune, Philippe Brassac et Pascal Demurger, respectivement directeur général de Crédit Agricole et de la MAIF, ont expliqué les démarches et investissements qu'ils ont mis en place pour financer et assurer la transition écologique.
Maxime Heuze
(Crédits : DR)

La décarbonation de notre économie est au cœur des interviews organisées par La Tribune à l'occasion des rencontres économiques d'Aix-en-Provence. Et pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050, le rôle des banques et des assurances est crucial.

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Pour Philippe Brassac, le directeur général de Crédit Agricole, la décarbonation de l'économie passera par trois phases. Faciliter le développement des énergies renouvelables, sortir des énergies fossiles et équiper les ménages pour leur permettre de moins consommer. « Et dans ces trois défis, nous sommes la première banque en termes de financements des énergies renouvelables, et nous accompagnons les entreprises sur les territoires que nous couvrons pour qu'elles atteignent "le net zéro" au plus vite », a-t-il expliqué à La Tribune.

Pour financer cette transition massive qui doit coûter 2,5% de Produit intérieur brut d'ici à 2025 selon France Stratégie, soit 70 milliards d'euros. « L'épargne française de plusieurs milliers de milliards d'euros, permettrait largement de financer la transition », a-t-il ajouté.

« Mais nous avons besoin d'accélérer dans les équipements et les financements pour que les entrepreneurs et ménages soient plus allants dans les actes microéconomiques de cette transition », a-t-il encore dit.

Une coopération entre les assurances pour continuer d'assurer les Français en zone tendue

Du côté des assureurs, le constat est unanime, ils seront de plus en plus indispensables pour financer les réparations des catastrophes naturelles de plus en plus nombreuses. En revanche, Pascal Demurger, directeur général de la MAIF, a tiré la sonnette d'alarme concernant « certaines zones particulièrement exposées dans lesquels l'environnement d'assurances est particulièrement exposé ». Et notamment les zones côtières soumises à des risques de submersion.

« Si on laisse le marché des assureurs à la libre concurrence, certains vont se retirer de ces zones, et progressivement la charge va peser sur les assureurs restants qui devraient alors partir et donc 10-15% des Français ne seraient plus assurés ce qui est impossible », a prévenu l'assureur.

Afin de ne pas arriver à cette situation peu souhaitable, Pascal Demurger propose de mettre en place un « jeu coopératif » sur lequel la MAIF s'est déjà penchée selon son directeur. Ce système de solidarité entre assureurs permettrait « que chacun conserve sa part de marché dans les zones difficiles et après un étage national quand les catastrophes dépassent la capacité des seuls assureurs ».

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Maxime Heuze

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Commentaire 1
à écrit le 09/07/2023 à 11:22
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Les maires / les agences immobilières des communes des zones côtières font comme ci rien n’ etait et continuent de donner des permis de construire / de vendredi des biens sur des zones à risques: Biarritz Bayonne St Malo etc…ils ne peuvent pas dire ...

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