Que font les startups du Next40, les fleurons de la French Tech ?

L'indice Next40, liste de prestige de 40 startups sélectionnées par l'écosystème, a été dévoilé. Ces pépites profiteront des avantages du French Tech 120 et seront mis en avant par la French Tech, y compris à l'international.
François Manens
(Crédits : Ministère de l'Economie)

La French Tech veut se rapprocher de la Bourse. A l'occasion des annonces d'Emmanuel Macron sur les nouvelles capacités de financement dont se dote la French Tech, le gouvernement a dévoilé les 40 startups de l'indice Next40. Ces pépites, sélectionnées sur la base de critères très variés et non cumulatifs par un jury indépendant, ont en point commun l'hyper-croissance. On retrouve les sept licornes françaises (valorisées chacune à plus de 1 milliard de dollars), et les startups ayant levé le plus de fonds sur ces trois dernières années. Le gouvernement espère que 20 licornes supplémentaires émergeront de cette liste -ou du moins de l'écosystème- d'ici à 2025. Pour les autres, cet indice à connotation boursière a aussi vocation à rappeler une des potentielles prochaines étapes pour ces startups géantes : l'introduction en Bourse.

Critère flous mais têtes d'affiches présentes

Le Next 40 est avant tout un enrobage pour la visibilité des plus belles pépites de la French Tech. Il donne aussi accès aux avantages d'accompagnement très intéressants de la French Tech 120, composé de 80 autres pépites, qui reprend notamment les bases du Pass French Tech pour appuyer la croissance des scale-up.

Au lancement du jury de sélection en février, les critères indiqués par le gouvernement pour participer étaient variés : nombre d'utilisateurs plancher, appartenance au Pass French Tech, levée de fonds minimum de 10 millions. Cette fois-ci, les critères communiqués évoquent la valorisation supérieure au milliard d'euros (les licornes sont d'office qualifiées), la taille de la levée de fonds, ou encore la preuve d'un chiffre d'affaires supérieur à 5 millions. Surtout, ces critères sont amenés à évoluer. Avec des levées de fonds records au premier semestre, et une rentrée sur les chapeaux de roues, les prétendants à cet indice sont amenés à être plus nombreux.

Lire aussi : Startups : l'Etat lance le French Tech 120, le guichet unique des scale-up

  • Les sept licornes en tête de proue

Erigées en exemple à suivre pour le reste de la French Tech, les licornes françaises font bien évidemment partie du Next40. On retrouve les quatre plus anciennes, Veepee (ex vente-privee.com, plateforme d'e-commerce), OVH (services de cloud), Blablacar (plateforme de covoiturage) et Deezer (plateforme de streaming musical). Elles ont été rejointes plus tôt dans l'année par Meero (plateforme de photos retouchées automatiquement), Doctolib (plateforme de rendez-vous médicaux) et Ivalua (suite logiciel d'aide au management des dépenses), portées par des levées de fonds de respectivement 205 millions, 150 millions et 60 millions d'euros.

  • Le modèle de la marketplace derrière 5 pépites

Les marketplaces sont des plateformes sur lesquelles des vendeurs extérieurs peuvent vendre leurs produits, en échange d'une commission. Le client a ainsi un accès unique, tandis que les vendeurs ont de la visibilité auprès d'un nombre de client bien plus importante que s'il était seul. Ce modèle a fait une partie du succès d'Amazon, et les startups françaises ont su s'en saisir pour créer des places de marché sectorielles. Dans le Next40, on retrouve ainsi BackMarket (produits électroniques reconditionnés), Evaneos (voyage sur-mesure), ManoMano (bricolage et jardinage) et Vestiaire Collective (accessoires et vêtements de luxe d'occasion). Mirakl quant à elle, construit les marketplaces de ses clients, et leur propose des outils de gestion.

  • Les 5 locomotives de la fintech françaises présentes

Au premier semestre 2019, signe de sa belle dynamique, la fintech française a levé 354 millions d'euros, et ses locomotives intègrent le Next40. Elles s'étalent sur plusieurs niches de ce marché grandissant. On compte ainsi Alan (assurance santé et prévoyance 100% en ligne à destination des entreprises), Shift Technology (automatisation et optimisation de la détection à la fraude), October (prêt participatif), Younited Credit (crédit en ligne) et Wynd (plateforme de paiement, orchestration et préparation des commandes). Le constructeur de portefeuille matériel pour les cryptomonnaies Ledger vient compléter le tableau.

  • Les startups françaises très présentes dans les ressources humaines

Ces pépites de la French Tech sont moins connues du grand public, mais elles équipent les ordinateurs de nombreuses entreprises. Le Next40 compte plusieurs acteurs du secteur des ressources humaines : JobTeaser (plateforme de recrutement de jeunes diplômés), Payfit (automatisation du traitement des dépenses), ou encore HR Path et Talentsoft (plateformes de gestion des ressources humaines). Dans un registre proche, l'application de Klaxoon vise à optimiser le travail collaboratif.

  • Quatre startups pour optimiser le marketing

Le secteur du marketing est également bien représenté dans cette première promotion de l'indice, avec Sendinblue (outils de gestion du marketing digital), Contentsquare (amélioration de l'expérience client) et iAdvize (chatbots de vente). Believe, de son côté, s'est imposé comme un des leader mondiaux de la distribution musicale numérique et des services de promotion pour les artistes et labels indépendants.

  • Quelques percées des deep techs

Les deep techs (ou technologies de rupture) ont besoin de plus de financement et grandissent plus lentement. Elles sont logiquement moins représentées que les plateformes, mais quelques unes se sont glissées dans le Next40. On retrouve ainsi les technologies brevetées d'Ÿnsect (nourriture et fertilisants à base d'insectes), de BioSerenity (dispositifs médicaux connectés pour le suivi de patients), l'ordinateur dans le cloud Shadow, proposé sur abonnement par Blade, ou la connectique embarquée de Sigfox (par ailleurs un des leaders européens de l'internet des objets).

En plus de ces secteurs porteurs, les autres startups du Next40 font preuve de la diversité de l'écosystème français : Voodoo (développeur et éditeur de jeux vidéo), Vade Secure (protection des emails), Recommerce (reconditionnement de smartphone), Devialet (enceintes très haut de gamme), Finalcad (transformation numérique dans le BTP), Frichty (livraison de nourriture), Home Exchange (échange temporaire de maisons), OpenClassrooms (plateforme de formation aux métiers en tension), et CityScoot (application de location de scooters électriques).

Le gouvernement espère faire émerger plusieurs leader mondiaux, créateurs d'emplois sur le territoire, parmi les startups de l'indice, pour venir couronner l'écosystème développé depuis plusieurs années et incarné par le coq de la French Tech.

François Manens

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Commentaires 2
à écrit le 03/02/2021 à 16:11
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Comme analyste économique, politique et financiers à voir votre intéressant article sur les licornes françaises, je me suis dit : Il faut que je me renseigne, peut-être vais-je découvrir une idée géniale et la promotionner comme je le fais pour la Th...

à écrit le 18/09/2019 à 16:51
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Donc si je comprends bien, l'état spécule sur la réussite !!! jusqu'a présent, disons que le constat des chiffres n'est pas reluisant !!! Et je dirais plus loin, cela fait 20 ans que l'état est a l'ouest, il suffit de voir pour cela ce qu'étaient c...

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